Maria Larrea – Les gens de Bilbao

RENTRÉE LITTÉRAIRE 2022

naissent où ils veulent

Prix des « Inrockuptibles » 2022 Catégorie premier roman ou récit français

Prix du premier roman 2022

vagabondageautourdesoisoi.com - Maria Larrea- Réalisatrice et scénariste, Maria Larrea propose dans Les gens de Bilbao naissent où ils veulent son premier roman où elle raconte la fierté du Pays basque, l’abandon, les traumatismes et la filiation comme une urgence.

Deux abandons commencent ce roman, celle de Victoria et celle de Julien. Les deux vont se retrouver pour fonder à leur tour une famille dans cette France d’après guerre, à l’allure normale surtout lors des retours à Bilbao, mais malgré tout bancale, très accidentée où la peur et la violence sont tapies prêtes à humilier, cogner et rabaisser.

Malgré tout, la narratrice grandit, même si elle est submergée par sa colère et la révolte. Elle réussit à entrer à la FEMIS pour raconter l’Histoire et les histoires.

Seulement, c’est une vision d’une divination qui va détruire ce château de carte et permettre à la narratrice de partir sur ses origines véritables.

C’est avec un souffle de vie hurlant la reconnaissance et l’explication, que Maria Larrea livre cette autobiographie au rythme soutenu, aux mots cinglants du ton de l’urgence. Les secrets sur sa naissance seront levés, en rapport avec l’histoire sombre d’une Espagne qui n’a toujours pas fait son devoir de transparence sur des événements qui étouffent nombre de ses ressortissants.

Bien sûr, rien de particulièrement nouveau dans ce récit sur la filiation et sur les recherches faites comme une nécessité pour poursuivre à vivre. Seulement, Maria Larrea par sa langue écrite si particulière transmet son urgence, sa révolte et sa colère à trouver son identité.

En résumé,

Avec Les gens de Bilbao naissent où ils veulent, Maria Larrea livre un témoignage autobiographique avec des mots bruts et les images qu’ils renvoient sur l’abandon, la filiation et la quête de l’identité.  Cette vérité rencontre l’Histoire de l’Espagne, mais rejoint celle de tous les pouvoirs autoritaires qui espèrent l’extinction pour mieux affirmer leur puissance.

Remerciements

@NetGalleyFrance et @Grasset pour #lesgensdeBilbaonaissentouilsveulent de @marialarreal

Puis quelques extraits

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Ce sourire, le premier d’une enfant à sa mère, allait rester sans réponse toute sa vue durant.

Je me sentirai coupable toute ma vie, devant les portillons des grands magasins, ceux de l’aéroport, devant les flics, les professeurs, les contrôleurs et les directeurs.

Je faisais mon effet sur les parents des autres, un mélange de pitié et des pâtes quand à mes origines.

Pour l’espagnol modeste en temps de dictature, l’enfantement est la seule valeur, le produit intérieur brut.

Pour mes débuts de metteur en scène, je décidais de travailler sur mes souvenirs d’enfants, réalisatrice en herbe filmant placement son nombril. Je cherchais une explication à ma première partie de vie chaotique et violente et me servais de ma caméra pour tenter de fixer le canard de ma chaise généalogique.

Le Pays basque pour les Basques était son mantra, lui, l’immigré qui habitait Paris et buvait du bordeaux dans un restaurant grec tenu par des Égyptiens. Il voulait incruster dans ma cervelle cette fierté de l’appartenance, tu es basque, tu n’es pas espagnole.

Ici en bref

D'habitude, je ne partage pas mes lectures lorsqu'elles ne m'ont pas plue ! Mais, là, c'est le livre qui se vend à plus

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Le prologue
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Un premier extrait
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Puis le dernier

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Maria Larrea – Les gens de Bilbao naissent où ils veulent

Instagram : @marialarreal

Éditeur : Grasset

Twitter : @editionsgrasset Instagram : @editionsgraasset

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Parution : 17 août 2022

EAN : 9782246831969

Lecture : Août 2022

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14 commentaires

  1. Maria Larrea réussit à nous tenir en haleine tout au long du roman. Le style est vif, incisif, souvent teinté d’humour. C’est un roman vraiment bien construit qui suscite beaucoup d’empathie avec la narratrice. Dans la première partie on suit le quotidien de cette famille et l’histoire des parents. Puis la deuxième partie nous plonge dans une enquête très réaliste. C’est un petit roman (215 pages) vraiment réussi que j’ai beaucoup aimé.

    • Oui, une façon d’écrire comme elle parle, directe et sans langue de bois. Une très belle découverte, en effet !

  2. J’ai entendu beaucoup parler de ce roman sur les blogs et dans les médias et j’ai même vu une interview de l’écrivaine à la télé mais malgré tout ça je ne suis pas très tentée.

    • Il fait beaucoup parler de lui …Il est dans la première sélection du prix du premier roman.

  3. je l’ai bien aimé car j’ai trouvé qu »elle abordait très bien le sujet en donnant de l’espace à tout le monde dans la famille ce qui n’est pas toujours le cas… La merveilleuse aventure de l’adoption n’est pas toujours aussi idyllique qu’on veut bien le dire et avec le contexte des enfants volés pendant la dictature on n’interroge aussi sur l’aspect financier 🙂
    je l’ai lu et ressenti avec mes tripes c’est vrai 🙂

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