Pierre Jakez Hélias – Maison natale

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Pierre Jakez Hélias (1914-1995) fut dans les années 80 le premier écrivain a raconté son enfance pauvre en Bretagne, et plus précisément au pays Bigouden dans le roman Le Cheval d’orgueil. Ces « Mémoires d’un breton du pays bigouden », sorties en 1975,  eurent beaucoup de succès. Elles racontaient grâce aux récits de ses deux grands pères, Le Goff et Hélias, l’un fou et l’autre sage.

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Ils avaient pris le temps pendant la première guerre mondiale de se rapprocher de cet enfant et de lui raconter leur Bretagne de l’intérieur, celle pauvre des paysans de ce bout du monde. Sa mère, obligée de prendre la place de son mari, parti dans les tranchées, ne pouvait s’occuper de l’enfant qui leurs était confié la journée.

Quand on est né le plus pauvre parmi les pauvres, il est bon d’avoir quelque hautesse dans le cœur. Extrait de Les autres et les miens

Déjà adolescent, Pierre-Jakez transcrit (en breton) plusieurs des contes du grand-père Le Goff, conteur né. Après un parcours scolaire d’excellence, il devient enseignant peu de temps avant la seconde de guerre mondiale.

Un notaire en saura toujours plus qu’un percepteur et un médecin moins qu’un vétérinaire. Quant au gendarme, il ne saura rien du tout à moins qu’il ne soit du pays en question, auquel cas il sera très peu gendarme. Extrait Le Cheval d’Orgueil

Militant de la culture bretonne, il anime émissions de radio et organise des festivals. Lorsque Jean Malaurie, directeur des éditions Terres Humaines aux éditions Plon lui propose de transcrire toutes les connaissances qu’il a acquises, il n’hésite pas. Publié au moment de sa retraite après quinze ans de travail d’écriture, Le Cheval d’Orgueil, plus de six cents pages, est toujours édité et est devenu le plus grand succès de la collection.

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Exemple de coiffes

Le cheval d’Orgueil

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Ce ne fut pas la seule œuvre publiée de Pierre Jakez Hélias qui a aussi publié des contes, des poèmes et un autre roman. Mais, c’est celui qui a propulsé la culture « bigouden » sur le devant de la scène. Il y a eu un avant et un après !

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Avant, il y avait eu Bécassine, crée en 1905 qui assura une vision de la Bretagne à la fois naïve et même niaise. Jusqu’en 1952, ce fut la seule représentation, grand public, de la Bretagne.

Le récit raconte son pays d’avant la première guerre mondiale. En rapportant les coutumes, les rythmes de vie et leurs moments importants, Pierre Jakez Hélias rapporte avec authenticité et beauté un monde déjà disparu.

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« La révolution du monde est si forte, son ébranlement si profond, si grande l’appréhension de l’avenir et si précaire le temps présent que les hommes se raccrochent aux dernières valeurs durables qu’ils ont connues, méconnues, parfois reniées, et qu’ils viennent seulement (…) d’admettre comme valeurs de refuge dans le contexte d’aujourd’hui. » Le Cheval d’Orgueil – Pierre Jakez Hélias

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Image du film
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La BD

En plus du succès littéraire et du buzz médiatique provoqué lors d’un Apostrophe, en 1980, Claude Chabrol en fait un film où le grand-père le Goff était incarné par Jacques Dufflho, le père par François Cluzet et le marquis par Michel Robin.

Une BD, parue en 2015, est une libre adaptation du livre proposé par Bertrand Galic et Marc Lizano.

Sa maison natale

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La commune de Pouldreuzic souhaite développer une action culturelle autour de la maison natale de Pierre Jakez Hélias pour faire vivre l’influence culturelle de l’enfant du pays.  Une permanence permet l’ouverture pendant les mois estivaux.

Quand le dernier homme quitta le village, ceux qui restaient là-haut savaient déjà qu’il ne reviendrait plus que pour rendre visite à sa parenté, de loin en loin, si sa bourse était assez forte pour supporter les frais du voyage et lui permettre de faire bonne figure aux lieux de son berceau. Bonne figure, mais pas plus. Extrait de La colline des solitudes

Reconstitution d’une pièce à vivre

La maison fut acheté 1500 francs par le grand-père le Goff en 1904. Les parents de Pierre Jakes s’y installeront en 1913. Mais, c’est au sein de cette pièce que l’enfant a grandi avec sa sœur Louise.

Le lit clos – Ar Gwele -Klos

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Le lit-clos n’était pas seulement une armoire à sommeil, c’était un appartement tout entier. Haut et massif, il se dressait dans un coin de la pièce, entre la cloison et la fenêtre, de telle manière que le banc pour y monter servait aussi de banc pour la table. Extrait Les autres et les miens

On y entrait la tête la première. Une couette de balle d’avoine recouvrait l’édredon, le drap et la couverture. On y laissait la porte ouverte la journée afin que la maitresse de maison puisse montrer ses talents de ménagère. Souvent une couverture en dentelle recouvrait le tout.

L’armoire – Ar Armel

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Elle contient tout ce que la famille compte de textiles et de biens personnels. Elle est offerte par les parents de la mariée et son intégration dans la pièce à vivre signifie la venue de la belle-fille. Les clous indiquent la richesse de la famille. Elle est souvent en châtaigner blond entretenu à la cire.

Le berceau – Ar Havell

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Dans la journée, pour gagner de la place, le berceau est posé sur le banc du lit clôt. Les bébés étaient emmaillotés pour éviter les malformations, disait-on. Jusqu’à 5 ou 6 ans, les garçons et les filles portaient des robes. Passé cet âge, au cours d’une cérémonie, les garçons portaient un pantalon et devenaient de petits hommes.

Le saloir – Ar Garnet

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Cet objet servait à conserver les morceaux salés du cochon. Sa place doit être le plus éloigné de la source de chaleur, notamment sous l’escalier. Les morceaux qu’on ne pouvait saler étaient consommés rapidement sous forme de pâtés, de saucisses, boudins ou andouilles. Les familles qui avait un cochon procédait au cours d’une cérémonie à son abattage entre Noël et les jours gras. .

La cheminée – Ar Siminal

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Vaisselier de cheminée

A la fois, source de chaleur et d’éclairage, la cheminée est bien sûr utilisée en premier pour la cuisine. Dans le vaisselier de cheminée, on expose pour le visiteur de passage les plus belles pièces de faïences de la famille. Rien ne cuit au contact direct du feu: on utilise marmite, poêle à frire et billig (plaque en fer, fonte ou cuivre servant à cuire les crêpes)  posés sur un trépied.

De nombreux matériaux servent de combustibles : genêt, bruyère, ajoncs, goémon, excréments d’animaux séchés, pomme et aiguilles de pin. Les résidus sont aussi utilisés : par exemple, la suie comme cirage, les cendres comme lessive,

Le vaisselier – Ar Garnel

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Le vaisselier sert à donner à voir les richesses de la famille mais aussi les éléments intimes, comme les photographies, et les témoignages de son engagement religieux. Il apparait à la fin du XVIIIè siècle dans les univers bretons et est uniquement utilisé pour la vaisselle d’apparat.

La vérité, quand elle a beaucoup vieilli, prend les couleurs de la légende. Contes bretons

Sources

France culture

Le blog Langue Bretonne

Babelio

Le Monde

Pour aller plus loin 

Tourisme en Bretagne

Bretagne. com

Questions pratiques :

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Mairie de Pouldreuzic

Twitter : @PouldreuzicBzh

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20 Rue de Quimper
29710  Pouldreuzic
Ouvert du 08/07 au 30/08 : lundi et mercredi 16h-18h ;
mardi, jeudi et vendredi 15h-19h ; hors saison s’adresser à la mairie.

Éditeur : Plon

Twitter : @editionsplon Instagram : @editionsplon

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6 commentaires

  1. Pierre Jakez Hélias, si il a connu le succès avec son fameux cheval d’orgueil, fut aussi bousculé par ses pairs universitaires pour son action en faveur de la langue bretonne dite « unifiée ». Ces querelles tiraillent encore la culture bretonne (enfin, pas la culture populaire, justement).

    • J’ai choisi, peut-être à tord, de ne pas parler de ces discordes. Mais, c’est vrai qu’il faudrait les relier au difficultés encore actuelles !

    • J’ai été contente de faire cette visite. Le lieu reste petit mais devrait se developper au fur et à mesure des années. Bonne continuation

  2. Merci pour cette visite très intéressante. J’ai beaucoup aimé Le cheval d’orgueil, lu il y a une éternité. Bon am

    • Oui, je me rappelle de sa sortie et du bing bang que cela a suscité. D’ailleurs, j’ai retrouvé un ancien guide de Quimper rédigé par cet écrivain ! Nostalgie 🙂

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