Lee Miller – Femme photographe de guerre
Mannequin, photographe de mode chez Vogue, élève puis muse de Man Ray, femme mondaine en Égypte, directrice de son propre studio à New-York, Lee Miller a eu plusieurs vies. Et, pourtant, sa vie de femme photographe de guerre la propulse dans la postérité. Néanmoins, elle y perdra son âme, souffrant certainement d’un stress post traumatique dont elle tait le mal. Après elle enferme son travail de photographe avec ses appareils dans des cartons au fond de son grenier. A sa mort en 1977, son fils découvrira l’ampleur de son talent.
Sa liberté et son indépendance n’est pas feinte. Lee Miller rencontre la directrice de Vogue Britannique, qui lui confie la réalisation de photos de mode. Par ailleurs, elle a connu Roland Penhouse, poète surréaliste anglais, par l’intermédiaire de Man Ray avec qui elle partage sa vie dorénavant. Néanmoins, un ami de celui-ci, David E. Sherman, journaliste photographe s’immisce dans cette relation comme pour faire un ménage à trois.
Néanmoins, la guerre s’annonce, sourde et lancinante. Vogue lui demande d’aller faire un reportage sur les femmes de Saint Malo. Elle reçoit son accréditation. Lorsqu’elle arrive, la bataille vient de commencer alors qu’elle croyait découvrir une ville pacifiée.
Seule photographe sur le front, elle découvre le reportage de guerre, c’est à dire elle accompagne ses photographies d’un écrit qui explique et rend compte. De plus, elle légende ses photos, grande nouveauté. Elle apprend aussi à gérer sa peur pour rester en vie sous les bombes mais aussi découvre la montée d’adrénaline qu’elle aime dans l’action.
Son ami David E. Sherman la rejoint. Ensemble, ils suivent les troupes américaines vers Paris, puis vers l’Allemagne. Elle se fait faire un costume de l’armée sur mesure.
« Je ne serais pas la première femme journaliste à Paris mais la première photographe »
En Allemagne, toujours accompagnant les troupes américaines, Lee Miller avance et rend compte mais avec son talent et ses connaissances de l’art photographique.
Il est intéressant de se rendre compte qu’actuellement, rares sont les photos qui montrent la mort aussi proche ! Une évolution à analyser !
Toujours suivant les troupes américaines qui avancent, Lee Miller découvre pendant quelques heures les camps de concentration. Ce moment reste pour elle un choc certainement qu’elle n’a pas pu dépasser.
« Je t’implore de me croire » Lee Miller à la directrice du magazine Vogue
Ne sachant pas qu’Hitler et sa femme se sont suicidés, ailleurs, Lee Miller et son ami retrouvent les soldats basés dans l’appartement d’Hitler. Les uns se reposent sur son lit. Eux choisissent d’assiéger quelques minutes la salle de bain. La photographie de Lee Miller dans la baignoire est la seule que la postérité retient, bien qu’elle fut oubliée dans les cartons jusqu’à sa mort. Car Lee a photographié aussi David dans la même position.
Le fils de Lee Miller dira » Elles (les bottes de Dachau) répandent la crasse sur le tapis d’Hitler »
A Londres en 1946, Roland Penhouse décide d’emmener sa femme, à la campagne, à Farley Farm ! Il l’extrait de la violence du monde croyant bien faire. De plus, elle est enceinte. Certainement qu’elle a fait en plus de son état dégradé par son stress post traumatique, une dépression post-partum. Un médecin lui conseille de se ressourcer. Elle se réfugie dans l’alcool. Certainement que d’autres traumatismes refont surface. Mais, c’est un autre pan de la vie de Lee Miller à découvrir.
Autres femmes photographes exposées
- Catherine Leroy (1944-2006)
- Françoise Demulder (1947-2008)
- Susan Meiselas (née en 1948)
- Carolyn Cole (née en 1961
Pour aller plus loin
Anja Niedringhaus (1965-2014)
Christine Spengler (née en 1945)
Sources
Sylvie Zaidman, historienne, conservatrice générale, directrice du musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin
Musée de la Libération de Paris – Musée du Général Leclerc – Musée Jean Moulin
L’excellent Podcast réalisé par Judith Perrignon que France culture a la très bonne idée de remettre au goût du jour : Grande Traversée : Lee Miller.
Arte Mannequin et photographe de guerre
Sans oser le demander – France Culture
Les femmes photographes de guerre
Questions pratiques
Lee Miller (1907-1977)
Femmes photographes de guerre
Musée de la Libération de Paris – Musée du Général Leclerc – Musée Jean Moulin
Twitter : Instagram : @museedelaliberation
4 Avenue du Colonel Henri Rol-Tanguy
75014 Paris
(Place Denfert-Rochereau)
De Mardi 8 mars 2022 au Samedi 31 décembre 2022
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Je ne la connaissais pas merci pour cette découverte. Bon week end
C’est à elle qu’on doit mes premiers tirages sur les camps. Une sacré personnalité . Bonne soirée 🙂
Je l’ai découvert grâce au roman de Whitney Scharer : L’âge de la lumière, qui revient sur tout son parcours, sa relation avec Man Ray etc….. Passionnant 🙂
Une femme passionnant, c’est vrai ! 🙂
Encore une femme exceptionnelle que je ne connaissais pas, moi non plus ! Merci pour cette découverte.
Elle a eu plusieurs vies tant son parcours est atypique ! Une personnalité attachante 🙂
Une artiste de grand talent, qui a aussi inspiré à Man Ray de magnifiques portraits.
Oui, ensemble, ils ont découvert des procédés photographiques, comme la solarisation. Une femme exceptionnelle !
Magnifique portrait ! Je ne la connaissais pas. Merci
Merci d’être passé ici ! Une femme complexe qui a eu plusieurs vies avec un talent sûr !
[…] Lee Miller (1907-1977) […]