Verdun – Mémoire 14-18

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Ossuaire de Douaumont abrite environ 130 000 corps non identifiés de soldats français et allemands.

La bataille de Verdun se déroule du au et fait 700 000 victimes, françaises et allemandes, dont 300 000 morts. Wikipédia

Difficile de s’imaginer la guerre dans ce paysage si apaisé, si serein en cette belle journée de mars. Et, pourtant …

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Pendant ces 10 mois, plus de 2,3 millions de soldats occupent les tranchées et s’affrontent sans répit,

vagabondageautourdesoi.com - Verdun En ces temps troublés, comment ne pas penser à ces familles séparées, ces enfants apeurés, ce pays ravagé !

Avec la construction de l’Europe, on pensait la guerre à jamais effacé de notre futur.

Maintenant, elle se conjugue au présent.

Écoutons ces voix des poilus qui racontent l’horreur et souvenons-nous de la main dans la main de Mitterrand et Kohl dans ce lieu de mémoire le 22 septembre 1984.

Fasse que cette nouvelle guerre cesse vite !

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Depuis plus de cent ans, la nature a repris ses droits. Autour de l’Ossuaire, la plus grande forêt d’Europe s’est reconstruite libre et sans contrainte. Plus loin, l’homme l’a domestiquée.

 » Ma chérie,

Je t’écris pour te dire que je ne reviendrai pas de la guerre. S’il te plaît, ne pleure pas, sois forte. Le dernier assaut m’a coûté mon pied gauche et ma blessure s’est infectée. Les médecins disent qu’il ne me reste que quelques jours à vivre. Quand cette lettre te parviendra, je serai peut-être déjà mort. Je vais te raconter comment j’ai été blessé.
Il y a trois jours, nos généraux nous ont ordonné d’attaquer. Ce fut une boucherie absolument inutile. (…) »

Lettre écrite par Charles Guinant, 18 mars 1916, Verdun –

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Ici, rien n’a été aplani. Les trous formés par les obus, les tranchées, etc, restent visibles. On y sent encore le froid, la faim et le désespoir des hommes dans cet enfer !

 » Cher papa,

Dans la lettre que j’ai écrite à maman, je lui disais tout notre bonheur à nous retrouver « nous-mêmes » après s’être vus, si peu de chose… à la merci d’un morceau de métal !… Pense donc que se retrouver ainsi à la vie, c’est presque de la folie : être des heures sans entendre un sifflement d’obus au-dessus de sa tête… Pouvoir s’étendre tout son long, sur de la paille même… Avoir de l’eau propre à boire après s’être vus, comme des fauves, une dizaine autour d’un trou d’obus à nous disputer un quart d’eau croupie, vaseuse et sale, pouvoir manger quelque chose de chaud à sa suffi­sance, quelque chose où il n’y a pas de terre dedans, quand encore nous avions quelque chose à manger… »

René Pigeard, lettre datée du 27 août 1916, mais probablement écrite le  27 avril- Verdun

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Ici, amis et ennemis sont rassemblés pour l’éternité. Et, pourtant, trois guerres auront été nécessaires pour qu’enfin, la raison vienne aux hommes ! Frères, ils le sont devenus beaucoup plus tard ! A eux, aussi, on a dit, la patrie, l’outrage et la vengeance pour les faire avancer. Et, pourtant, de tranchée allemande à tranchée française, il y avait si peu !

« Ma chère Édith,

La vie ici est très dure. Dans les tranchées, l’odeur de la mort règne. Les rats nous envahissent, les parasites nous rongent la peau ; nous vivons dans la boue, elle nous envahit, nous ralentit et arrache nos grolles. Le froid se rajoute à ces supplices. Ce vent glacial qui nous gèle les os, il nous poursuit chaque jour. La nuit, il nous est impossible de dormir. Être prêt, à chaque instant, prêt à attaquer, prêt à tuer. Tuer, ceci est le maître-mot de notre histoire. Ils nous répètent qu’il faut tuer pour survivre, je dirais plutôt vivre pour tuer. C’est comme cela que je vis chaque minute de cet enfer. Sans hygiène. Sans repos. Sans joie. Sans vie…

Pierre, lettre datée du 22 septembre 1916, Verdun

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L’actualité réveille nos torpeurs. Combien de morts, combien de familles séparées, d’enfants traumatisés, il faudra pour que, de nouveau, nous soyons frères !

Questions pratiques :

Où manger ?

L’Abri des pélerins

10h à 17h tous les jours de la semaine.

Fermé le mercredi

Le restaurant – Esat géré par l’Association ADAPEI de la Meuse emploie des travailleurs handicapés. Allez-y ! On y a mangeait une succulente blanquette et une tarte pomme-mirabelle aussi bonne ! Mais, surtout, notre présence et la votre, peut-être, donnera une dignité aux personnes qui y travaillent.

Place Ginisty sur le Champ de bataille à 300 m de l’Ossuaire de Douaumont

55100 DOUAUMONT

contact@labridespelerins.fr     – 03 29 85 50 58

Ossuaire de Douaumont

55100, Douaumont,

Meuse, Grand EST

03 29 84 54 81

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20 commentaires

    • Oui Tout à fait lorsqu’on a revu ce champ de tombes, cette forêt toute jeune, de visiter les lieux où ont eu lieu les combats et la quiétude des lieux impossible de ne penser à l’Ukraine et aux bruits de la guerre !

  1. Merci pour ce bel hommage à ma ville natale. J’ai grandi avec l’histoire de la Grande Guerre en toile de fond, omniprésente dans nos jeux d’enfants. Nous jouions l’été à la guerre dans les champs de blé : les garçons combattaient et nous les filles étions les infirmières !!
    Il n’était pas rare de trouver des morceaux de casques, de gourdes, voire de grenade même encore au début des seventies.

    J’ai le souvenir de balades en forêt où j’avais vraiment le sentiment qu’elles étaient encore habitées par les âmes de ces hommes tombés là.

    • Tout à fait d’accord, cette forêt est « hantée » (et pourtant je ne crois pas aux fantômes), mais malgré le renouveau du printemps, le soleil magnifique, le peu de monde, la terre émet comme de la souffrance, des cris, la mort en somme ..

  2. La guerre en Europe on ne pensait pas la revoir de nos jours, après toutes les horreurs du passé. Mais les dictateurs ne tirent aucune leçon de l’histoire et commettent toujours les mêmes erreurs et atrocités.

    • Oui, hommage aux poilus et à tous ceux qui, actuellement, souffrent de la guerre. Bon dimanche

  3. on espérait « ne plus jamais revoir cela » et il suffit d’un dictateur et tout recommence 🙂
    on se sent tellement impuissant et rageur, devant les réactions(ONU and Co)
    j’admire le courage du président Zelensky et du peuple ukrainien 🙂

    • Les autocrates pullulent en temps de crise puisqu’ils nous promettent ce qu’on veut entendre ! Et, tous ont été élus démocratiquement : Erdogan – Poutine – Xi Jinping – Trump- et combien d’autres encore à venir, même si après ils ont changé les lois pour rester au pouvoir ! Quelle misère !

    • Difficile en effet, nous qui avons cru assez naïvement, à postériori, que c’était bien fini ! Très difficile !

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