Rentrée littéraire hiver 2022
Prix Landerneau du Polar 2022
Premier contact avec l’Inspecteur Claude Schneider, flic de fiction d’Hugues Pagan ! Dans Le carré des indigents. Schneider, un jeune officier de police judiciaire, arrive dans Sa Ville, à l’est de la France après être passé rapidement par le quai des Orfèvres de Paris. Mais, ce qui caractérise la carrière de ce flic des années 70, c’est cette guerre d’Algérie pour laquelle il a donné un certain nombre d’année. Et, malgré les médailles qu’il a ramenés, les exactions commises font une marque indélébile que vient heurter cet idéaliste humaniste.
Le polar s’ouvre sur la découverte d’une jeune fille de quinze ans retrouvée morte dans un fossé. Un rêve brisé. Une mort sordide. Et, un père, qui l’élevait seul, au chagrin incommensurable. L’intrigue est plantée.
A la tête du groupe criminel, Schneider se love dans l’enquête, prenant son temps, refusant les conclusions hâtives d’une hiérarchie trop occupée, déjà, d’élucidation rapide sans peur d’une erreur judiciaire, avec la bassesse de notables pour garder un pseudo pouvoir en toile de fond et de petites lâchetés des uns et des autres au quotidien.
Certes, Hugues Pagan convoque une ambiance, celle des années sous Pompidou, d’une France encore traumatisée par les conflits qui ont saccagé deux générations, les parents et leurs fils ! Car, bien sûr Schneider se place en pourfendeur de toutes ses petits arrangements avec la réalité, mais surtout s’attache à poser un regard et même son attention toute entière sur les gens de peu, de rien dont on oublie souvent l’existence. Ici, on boit, sans retenue. On fume à chaque page et plus, si affinités !
En demi-teinte
Car, dans Le carré des indigents, le style sidère à la fois tant il est ample et souverain. La phrase porte au delà de l’intrigue, pour le plaisir de combiner les mots, pour la précision apportée, pour le raffinement qu’elle procure. Cette lecture est une première rencontre au pays du roman très noir d’Hugues Pagan où l’enquête se déroule lentement, trop lentement, quelque fois pour moi.
En conclusion, un rendez-vous quelque peu manqué pour cette ambiance des années seventies avec ce flic taciturne, infatigable, indocile mais procédurier au possible et surtout voulant dénoncer ces inégalités sociales qui perdurent.
Puis quelques extraits
Il avait fallu trois générations anonymes pour parvenir à un emploi stable, un salaire étriqué, une étroite maison mitoyenne dans une ancienne cité ouvrière, un minuscule bout de jardin fait de terre de remblai, une femme partie trop tôt et une grande fille qui, depuis toute petite, se destinait à devenir maîtresse d’école.
– ” Nous n’avons rien d’autres que les mots pour nous défendre
Brique par brique, centimètre par centimètre, acte par acte, Schneider fermait chaque porte l’une après l’autre, construisait chaque procédure de manière méthodique, systématique, implacable.
(… ) tous ces lieux où le destin des pauvres se décide à huit clos, en deux coups de cuillère à pot et sa s beaucoup d’espoir de rémission.
En général, ils (les Bleus) en profitent pour casser la gueule en douce, surtout qu’ils savent bien que les clochards ne portent pas le deuil. La justice, c’est pas pour les pauvres.
Ici en bref



Du côté des critiques
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Questions pratiques
Hugues Pagan – Le carré des indigents
Éditeur : Payot & Rivages
Twitter :@EditionsRivages Instagram : @editionsrivages
Parution : 12 janvier 2022
EAN : 9782709669283
Lecture : Janvier 2022
Bonjour Matatoune. Si c’est lent et que cela manque d’action, je passe mon tour. Bisous
Moi je l’ai trouvé assez lent, en effet. C’est une ambiance que Hugues Pagan décrit avec un style très talentueux ! Bonne soirée
et bien, vu le retard accumulé dans mes lectures et chroniques, je vais faire l’impasse 🙂
Alors bonnes autres lectures ! Bonne continuation
Dommage, le style avait l’air intéressant.
Oui mais j’aimerais bcp avoir d’autres avis car c’est très bien écrit !
De cet auteur, je n’ai lu que Dernière station avant l’autoroute … Enfin, lu est un grand mot … le rythme étant tellement lent et l’intrigue tellement obscure que l’on peut parler de survol ! Pas tentée du tout, du coup.
Oui, c’est ce qui m’& tant gênée, la lenteur, le manque d’action, les nombreux moments où on suit l’un ou l’autre dans l’enquête sans vraiment d’action …
Je sens comme une déception dans cette chronique, vous ne semblez pas avoir tellement accroché à ce polar social…
Non, un peu trop lent pour moi !
Un auteur qui est dans ma pal et que je n’ai pas encore eu le temps de découvrir, Merci de ta présentation, je pense que cette ambiance me plaira. Bonne journée
J’attendrais ton avis alors ! Bonne soirée
sans mimosa cette fois ? merci en tout cas et je le note même s’il ne fera pas parti de mes priorités
Non, il a un peu fané !
Un scénario pour film… de plus en plus les polars empruntent cette voie… 🙂
Oui, mais là je crains qu’il n’y ait pas assez d’action tant le personnage de Schneider est “planté “dans cette enquête !