Madeleine Vionnet

Dessins de robes longues – 1938

Madeleine Vionnet est une figure de la haute-couture de l’entre deux-guerre, mais complétement oubliée aujourd’hui. Elle a notamment supprimée la première le corset de ses créations. Mais, c’est Paul Poiret qui s’en attribuera la paternité.  C’est normal pour l’époque !

Née en 1876, elle fait toute son enfance à Aubervilliers, dans la Seine-Saint-Denis, où son père est nommé receveur d’octroi. Sa voisine lui apprend à coudre. En 1890, elle entre en apprentissage dans une maison de couture de la rue de la Paix qu’elle quitte pour découvrir l’atelier de Kate Reily à Londres.

Robe – 1914

Au début du siècle, elle intègre l’Atelier des sœurs Callot. Dès 1912, elle ouvre sa première maison de couture où le Tout-Paris commence à se transmettre la bonne adresse.

Robe d’hiver 1920

Madeleine Vionnet a permis une véritable transformation de la silhouette et de l’esthétique, marquant ainsi l’évolution de l’émancipation du corps féminin.

Le 50 Avenue Montaigne devient un site de rencontres mondaines, de présentations de collections et de fêtes. Aujourd’hui encore, cette adresse incarne le luxe et la Haute Couture. A l’arrière se trouvait l’usine avec une vingtaine d’ateliers et une centaine d’ouvrières.

Robe du soir – 1931

Madeleine Vionnet avait l’habitude de travailler ses robes en miniatures sur un modèle en bois, comme sur la photo ci-contre :

Les conceptions hygiénistes de l’époque influent sur l’architecture de cet immeuble moderne dont le toit-terrasse devient « cure d’air ». L’air et la lumière circulent. Les ouvrières sont dotées de chaises et non de tabourets, ce qui prend toute son importance après 10 à 11h de travail journalier. Un réfectoire propose une nourriture variée. Un cabinet médical et dentaire existe sur le site où un médecin est présent et soigne gratuitement.

Paris Soir – Article de 1931

Les enfants des employés sont gardés à la crèche et profitent tous les ans de l’Arbre de Noël. Madeleine Vionnet est attentive à la formation de ses employés, que ce soit par la présence d’une bibliothèque ou du soin apporté à l’accompagnement des apprenties.

Hebdomadaire du temps présent – 13 février 1926

Depuis 1919, il est obligatoire de former à leur métier les jeunes couturières au moins 3h par semaine. Madeleine Vionnet va plus loin et propose des cours de grammaire et d’arithmétique.

Seulement le journal L’humanité dresse dans un autre article une autre image de cette entreprise qui semble ainsi moins soucieuse de son personnel que la légende veut bien le dire.

Néanmoins Madeleine Vionnet est la reine du drapé, du manteau d’été et de la coupe en biais.

Dessins -1939

Elle prend sa retraite à la veille de la seconde guerre mondiale prédisant le chaos annoncé par Hitler et décède en 1975.

Source

Gallica Bnf

Wikipédia

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12 commentaires

    • Oui de la condition modeste à la reconnaissance de beaucoup ! Un parcours de vie assez stupéfiant en effet 🙂

  1. Merci d’en avoir parlé je ne la connaissais pas du tout. Bisous bisous, hier panne internet pas pu mettre de com mais essaye de rattraper ce que je peux.

  2. Je découvre cette couturière, ses robes sont vraiment très belles ! Et c’était une heureuse idée de supprimer les corsets qui faisaient tant de mal aux femmes.

  3. Je connaissais Madeleine Vionnet, cette immense couturière comme Madame Grès… j’aime beaucoup les robes drapées de cette époque, la nouvelle liberté des femmes qui ne portaient plus de corset ! Un bon livre sur cette époque que je recommande vivement : La Panthère de Stéphanie des Horts. Cela parle plus de bijouterie que de robe mais on y croise les gens célèbres de cette époque !

  4. Encore une belle découverte grâce à toi, je trouve ces robes magnifiques, surtout la jaune, on est bien loin des sacs à patate proposés aujourd’hui par la fast fashion, même si ça signifie démocratisation de la mode, ou plutôt nivellement par le bas…. dit celle qui ne porte que des pantalons. Bonne soirée

    • Oui c’est vraiment d’une grande modernité ses créations. J’aime la ligne qu’ils donnent ! Mais, néanmoins, impossible de se vêtir avec la haute-couture alors qu’importe pantalons ou pas, ce sera que du prêt-à-porter en espérant qu’il ne soit pas fait par des enfants !

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