Prix de la Ligue de l’imaginaire Cultura et prix du FSN (Festival Sans Nom)

Dans l’Oregon, au cœur d’une forêt de sequoias où le village de Redwoods est caché aux regards des étrangers, a lieu une série de disparitions qu’Oliver Bal raconte dans La forêt des disparus, son nouveau thriller. Paul Green, son héros journaliste, reprend du service bien malgré lui mais, pas pour nous, un vrai plaisir !

Après l’Affaire Clara Miller,- Olivier Bal la résume au chapitre 3- Paul Green s’aperçoit qu’il doit s’occuper de sa propre vie plutôt que de scruter celle des autres. Au cœur du Parc National de Redwood, il traverse la forêt de conifères quand survient une panne automobile l’obligeant à s’arrêter. Devant lui,  un chalet qu’il achète et depuis cinq ans s’y terre.

Devenu l’étranger, il est celui dont la tête sera mise à prix un mois après le début de l’enquête. Car une nouvelle randonneuse est portée disparue, mais presque en même temps, une enfant du pays, Charlie La Boueuse, 13 ans, s’est aussi volatilisée !

Les séquoias abritent à l’ombre de leurs statures gigantesques une histoire sombre qui s’ancre dans le passé.  Car, cette communauté a affronté d’importants risques naturels et pour conjurer la peur, a développé croyances et rites ancestraux.

Le talent d’Olivier Bal est de surprendre malgré le thème de la forêt si souvent utilisé dans les polars. L’histoire est racontée par chacun des protagonistes avec l’omniprésence de  la forêt au fil des pages qui devient un personnage à part entière. L’action y est feutrée et les choix de chacun y sont analysés avec justesse.

Évidemment, ce polar retentit au delà de cette région lointaine. Prenant prétexte de ce village  et des réactions primaires des habitants face à l’évolution et au progrès qui leur sont demandés, Oliver Bal analyse le repli sur soi et la haine de celui qui vient d’ailleurs ! A un moment ou un autre, chacun des personnages s’interroge devant le dilemme entre ses valeurs personnelles et l’adhésion au groupe.

Néanmoins, Paul Green aidé de Laureen, l’adjointe de la police opiniâtre, et de la jeune Charlie vont tenter de lever le voile sur ces meurtres en essayant de se préserver et en s’aidant de morceaux de musique à écouter fort ! J’en reproduit quelques uns ci-après. D’ailleurs le nom du journaliste n’est-il- pas un clin d’œil à l’immense guitariste Peter Green ?

Cette nouvelle enquête d’Olivier Bal parfaitement bien construite et documentée garde son lecteur captif jusqu’à la fin ! La maîtrise du suspens déjà remarquée dans son précédent est encore parfaitement efficace ici. Olivier Bal s’impose vraiment dans la cour des grands du polar français !

Pour aller plus loin

L’affaire Clara Miller – Olivier Bal

Les musiques de Paul Green

Puis quelques extraits

Car je sais bien qu’en essayant de changer les choses, on met souvent plus de bordel qu’au départ.

Fermer les yeux, toujours. Mon nouveau mantra.

Comme tous ces bâtards, ces sans race, ces parias.Il y a un moment, on s’est pris de coups dans la gueule qu’on finit par mordre, sauf que nous, on ne lâchera pas.

Notre belle nation s’est construire sur les cadavres de millions d’innocents. Sous couvert de  » Destinée manifeste » cette idéologie messianique promettant que le peuple américain était voué à conquérir la moindre parcelle du pays, s’est jouée en réalité une terrible épuration ethnique, la destruction de milliers de tribus, l’annihilation de leur culture, de leur histoire…Et il n’en reste rien de plus aujourd’hui qu’un vague souvenir, à l’image de ce petit espace étriqué dans le musée, qui réunit à peine quelques flèches et cuillères…

Ne pas chercher à savoir, c’est imaginé que tout va bien.

Ici en bref

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Olivier Bal – La forêt des disparus

Éditeur : XO Éditions

Twitter : @XOeditions   Instagram : @xo_editions

Parution : 22 avril 2021

EAN : 9782374483252

Lecture : Juin 2021

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