Vivian Maier

Auto-portrait-Vivian Maier – 1959

Découverte récente, Vivian Maier surprend par l’humanité qu’on ressent à la vue de ses clichés. On pense à Diane Arbus ou à Garry Winogrand du mouvement street photography américaine.

Année et lieu inconnus – Vivian Maier

Trente mille négatifs, des rouleaux de pellicule par dizaines, à peine quelques tirages réalisés dans les années 1950-1960, un trésor de photographies découvert par hasard par John Maloff à la fin de l’année 2007.

Imaginez l’émotion devant tant de perfection au niveau des contrastes, de la composition et de l’architecture triomphante de  Chicago ! John Maloff ne connait rien à la photographie. Il contacte le MoMA qui passe complètement à côté de cette pépite!

Vivian Maier – 1956

Alors John Maloff touché par tant d’humanité remonte la piste de son auteur. Vivian Maier est une autodidacte, nounou le jour, née à New-York en 1926. Moitié autrichienne par son père et française par sa mère, elle séjourne dans un petit village du Champsaur (Hautes-Alpes) d’où sa mère est originaire de 1930 à 38.

Son père, Charles MAIER, est issu d’une famille d’immigrants. Wilhem et Maria Von Mayer débarquent à Ellis Island en 1905 avec leur fils Charles et leur fille Alma. La région dont est originaire la famille Von Mayer était une province hongroise, aujourd’hui située en Slovaquie. A leur arrivée sur le sol américain, ils sont désignés comme étant de race allemande. Ils voient le nom familial Von Mayer devenir Maier lors de leur naturalisation aux USA en 1912.

Sa mère, Maria, voit le jour le 11 mai 1897, au domaine de Beauregard, sur la commune de Saint-Julien en Champsaur dans les Hautes-Alpes françaises. Elle est la fille d’Eugénie Jaussaud, jeune adolescente ayant fauté avec le garçon de ferme, Nicolas Baille. (…)

Vivian Maier et sa mère

Ils se marient puis divorcent rapidement

Maria MAIER et sa fille Vivian trouvent refuge chez Jeanne BERTRAND au 724 Saint Mary’Street dans le quartier du Bronks.

Jeanne BERTRAND est, elle aussi, originaire des Hautes Alpes. Née à Agnières en Dévoluy, le 27 septembre 1880, elle passera son enfance dans la vallée du Champsaur. Sa famille émigre vers les USA en 1893. Dès 1906, elle se fait remarquer lors d’une exposition de photographies à Boston. Elle deviendra une célèbre photographe, puis une talentueuse sculptrice à New York. Un parcours étonant pour cette fillette qui découvre l’Amérique à l’âge de douze.

Puis, on retrouve sa trace sur le bateau Normandie pour revenir à New-York, puis en 1965 à Chicago où elle devient « gouvernante » ou plus prosaïquement, bonne d’enfants.

 

Chigago 1972 Vivian Maier

D’une incroyable solitude, sans ami, sans famille comme en témoigne ses autoportraits, elle profite de ses jours de congés pour arpenter la ville.

Un appareil autour du cou (d’abord un appareil type box, puis un Rolleiflex et un Leica), elle consacra ses loisirs et ses moments de repos à arpenter et à photographier les rues de New York puis de Chicago. Les témoignages des enfants dont elle s’est occupée la décrivent comme une femme cultivée, ouverte d’esprit, généreuse mais peu chaleureuse. Jeu de Paume

Elle développe ses négatifs dans la salle de bains attenante à la chambre mis à disposition par les parents des trois enfants dont elle s’occupe. Ces trois fils restent ceux qui se sont occupés d’elle jusqu’à la fin, en 2009.

Puis,  Vivian Maier retourne deux ans en France pour vendre le Domaine de Beauregard, héritée de sa grand-mère.

Elle continue à s’occuper d’enfants. Avant qu’elle ne prenne un garde-meuble pour entreposer ses cartons de photos mais aussi d’archives diverses, elle investit le garage de ses patrons.

C’est justement le garde-meuble en 2007 non payé depuis un certain temps qui décide de faire une vente aux enchères pour combler les dettes et qui délègue à John Maloff de procéder à la vente aux enchères. En fait, il ne retrouvera la trace de sa propriétaire que quelques mois après sa mort en 2009.

Nul ne sait si son existence recluse, son excentricité extrême, son asexualité apparente ont joué un rôle dans ce choix. Ce n’est que l’une des nombreuses énigmes posées par la vie et l’œuvre de l’artiste. Tout ce que l’on peut dire, c’est que, de manière mystérieuse et poignante, Maier vécut son existence d’adulte à travers l’objectif d’un appareil photo, existence par procuration dans laquelle l’« œil » de l’appareil et le « je » du sujet sont inextricablement liés. L’invention de Vivian Maier (extraits)Abigail Solomon-Godeau

Il faut avoir beaucoup vécu soi-même, connu le difficile de l’existence pour reconnaître ainsi, en quelques secondes, dans un visage, dans un geste, dans un détail, le déroulé de toute une vie. Gaelle Josse – Une femme en contre-jour

Pour aller plus loin

Gaëlle Josse – Une femme en contre-jour

Diane Arbus dans Être moderne: Le MoMA à Paris – Fondation Louis Vuitton

Willy Ronis dans le Nu de Willy 

Source

Le site officiel posthume de Vivian Maier

Intagram : @vivianmaierarchive

France Culture La Compagnie des oeuvres – Matthieu Garrigou-Lagrange

Twitter : Instagram :

Association Vivian Maier et le Champsaur

Jeu de Paume, exposition au Château de Tours du 09 novembre 2013 au 01 juin 2014

Twitter : @jeudepaume Instagram@jeudepaumeparis

Et bientôt

Du 15 septembre 2021 au 16 janvier 2022

23 commentaires

  1. Merci pour cette jolie découverte,

    Désolée je ne peux plus accéder du tout a mon blog ni même m’en déconnecter. Je crois que vous ne pouvez pas non plus le visiter.
    Par conséquent, je ne peux répondre à vos coms ni publier d’articles, ni d’ailleurs récupérés ceux programmés!

    Je mettrais donc les prochaines publications (non programmées) sur ce blog en attendant

    https://envie2suite.wordpress.com/

    Merci de votre compréhension.
    Bonne semaine

  2. Je l’ai découverte enlisant le roman de Gaëlle Josse qui m’a donné l’envie d’aller surfer sur Internet pour voir ses photos et j’ai vraiment beaucoup aimé
    je note l’expo au Jeu de paume et celle au musée du Luxembourg cela va m’aider à m’accrocher 🙂

    • Celles qui m’émeuvent beaucoup, ce sont celles prises de dos, sans que les personnes le sachent. On est sur un résumé de la fragilité. Bonne soirée

  3. J’avais entendu parler de cette trouvaille il y a quelques temps. Jolie découverte du travail de cette artiste autodidacte ! Je vais aller voir du côté des livres à son sujet. Merci à toi 🌞

  4. J’attends avec impatience l’expo au musée du Luxembourg des insolites photos de Viviab Maier que j’ai découvert grâce à Gaëlle Josse et son petit bijou de récit Une femme en contre-jour.

  5. Merci pour cette découverte. J aime beaucoup la première photo de cet homme avec les ballons. C’est dommage que son travail n ait pas été reconnu de son vivant. Bonne soirée

  6. Merci, belle découverte pour ma part…. j’aime beaucoup ses autos-portraits, originaux, elle y apparaît un peu asexuée, attachante…

Répondre à Vivian Maier – Musée du Luxembourg | vagabondageautourdesoiAnnuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.