Arnauld Miguet – 133 jours à Wuhan avec un chien, un chat et la peur au ventre

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Arnauld Miguet est apparu, chaque soir, au journal de France 2, pour donner des nouvelles de l’épidémie qui, quelques semaines plus tard, paralyse le monde entier.

Quelques mots sur le livre

Wuhan est une ville de l’industrie automobile, le Boulogne Billancourt chinois, où notamment Peugeot s’est implanté dès 1996 et Renault seulement en 2016 . Actuellement, elle compte plus de 11 millions d’habitants, soit presque cinq fois plus que Paris.

Mais aussi, c’est la ville aux cent lacs qui se rêvait de rivaliser Shanghai. Ville du centre de la Chine, elle célèbre, comme d’autres, les cerisiers en fleurs et rappelle que Mao y a traversé le grand fleuve Yang-tsé à la nage à un âge avancé. Sa devise au XXIè siècle est «  Il se passe quelque chose de nouveau tous les jours » Ça ne s’invente pas !

Conscient de la nécessité de faire un reportage sur cette nouvelle maladie, Arnauld Miguet y atterrit avec son preneur de son et constate dès la sortie de l’aéroport l’étrangeté de la situation. Pour planter le décor : uniquement 524 cas repérés, une chasse à la fièvre assez phénoménale et une circulation complétement interdite !

Seul correspondant français à Wuhan, Arnauld Miguet est au cœur de l’actualité mondiale. Il raconte les mises en quarantaine, les premiers rapatriements, et notamment ceux organisés par le gouvernement français, en fait une ville complétement à l’arrêt … Maintenant, on connait !

Pour aller plus loin

Seulement, ça se passe en Chine, à l’heure de la surveillance 2.0 sans oublier les délations d’un autre âge, où l’autre ne peut qu’être suspect et s’il est étranger, cela devient, avec la propagande, celui qui introduit le virus !

Ainsi Arnauld Miguet va jusqu’à cacher ses boites de Doliprane vide dans un coin de sa valise pour éviter d’être accusé de porter le virus et d’être transporté à l’hôpital où c’est forcément l’endroit où le virus circule le plus !

Pour ceux qui sur les plateaux de télé déclaraient que la méthode chinoise était efficace pour combattre l’épidémie, Arnauld Miguet semble leur répondre « Chiche ! Mais alors adieu à toutes vos libertés »!

En voyant chaque soir sa stature longiligne à l’écran, je n’imaginais pas que le travail du journalisme, pendant cette période sombre, avait été aussi difficile ! Et, en plus, il faut rajouter la peur de l’inconnu et l’anxiété de la contamination qui rend tout le monde suspect.

Dès janvier 2020, les autorités françaises étaient au courant, mais comme pour Tchernobyl, elles ont du penser que les nuages du virus s’arrêteraient au contrôle des frontières …

Concernant le lanceur d’alerte, le Docteur Li Wenliang, qui fut lapidé sur la place publique médiatique par les autorités politiques, il est rassurant de constater que les chinois en font un martyr malgré la censure impitoyable des réseaux sociaux.

Pour résumer

133 jours à Wuhan avec un chien, un chat et la peur au ventre est le récit du travail que Arnauld Miguet fait pendant 76 jours assigné à résidence dans un hôtel vide et obligé de développer chaque jour des ingéniosités folles pour construire un reportage le plus compréhensif possible et rendre compte d’une situation parfaitement inconnue. Je vous le recommande !

Puis quelques extraits

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Il ne se passe rien, sinon de temps en temps une ambulance, un camion de désinfection, qui rappellent aussitôt le danger, l’ennemi invisible, le virus.

A gauche, il y a une jeune femme en pyjama rose. Peut être me voit-elle aussi, peut-être regarde-t-elle dans le vide , perdue, comme nous pouvons tous l’être, dans ses pensées. Pendant des mois elle sera habillée de la même manière. Sans doute a-t-elle plusieurs pyjamas de la même couleur…

Installés dans des tentes bleues mises en place par la municipalité devant les immeubles,assis derrière une table, ces vigiles regardent, observent, filtrent, dénoncent si besoin. Les heures de passage sont contrôlées, les allées et venues de ceux qui vont faire leurs achats, les livraisons.

A partir de ce jour, le cri des habitants de Wuhan sera muet,c’est ce que je me dirai en me baladant seul chaque nuit autour de l’hôtel après le journal de 20 heures, entre 3 et 4 heures du matin.

Le journalisme en Chine est un sport de combat.

Et d’autres encore

…le personnel médical en contact avec le virus ne rentre plus à la maison le soir pour éviter les risques de contaminer famille et voisins.

Ainsi, les femmes se rasent la tête faute de charlotte, les visages sont marqués par le port du masque FFP2 des heures durant …

Pour ne pas gâcher les combinaisons de protection et pouvoir les garder toute une journée , les soignants ne mangent ni ne boivent avant leur service . Beaucoup vont même jusqu’à porter des couches-culottes pour adultes, m’avouera un urgentiste …

Décidément, si je pensais les autorités chinoises peu joueuses en matière de communication, les Français les rattrapent.

Décidément, si je pensais les autorités chinoises peu joueuses en matière de communication, les Français les rattrapent.

 » Il a dit la vérité, mais cette vérité n’a pas été révélée assez vite »

Drones avec hauts parleurs pour inviter les gens à rentrer chez eux, drones équipés de caméras thermiques pour prendre leur température à distance à travers les vitres de l’appartement, sans rien demander à personne, naturellement.

Ici en bref

D'habitude, je ne partage pas mes lectures lorsqu'elles ne m'ont pas plue ! Mais, là, c'est le livre qui se vend à plus

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Un premier extrait
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Puis second extrait
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Puis le dernier

Du côté des Critiques

France Culture – La dépêche.fr 

Questions pratiques

Arnauld Miguet –

133 jours à Wuhan avec un chien, un chat et la peur au ventre

Éditeur : L’Aube

Twitter : @EditionsdelAube  et Instagram : @editions_de_laube

@arnauldmiguet

Parution : 5 mai 2021

EAN : 9782815943543

Lecture : Mai 2021

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14 commentaires

  1. Oui déjà ici on se plaint des restrictions de nos libertés, je plains les pauvres Chinois, tout comme les Russes qui ne sont pas gâtés par leurs dirigeants. Bon week end

  2. pour celui-ci je vais faire l’impasse, le régime chinois et sa manière de « traiter » l’épidémie me laisse sceptique à défaut d’être septique virus oblige… et cela ne va pas arranger mes sentiments vis-à-vis du régime 🙂

    • Ah non! C’est un exercice difficile auquel se livre Arnauld Miguet à la fois dire, mais pas trop pour pouvoir continuer à faire son métier !

    • Oui, tout en disant que bien sûr ce n’est pas le même régime …. Heureusement !

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