Maxime Le Forestier – Brassens et moi

Présentation

J’ai découvert Maxime Le Forestier avec son premier album, Mon frère, vers 1975. J’ai eu la chance de voir Brassens à Bobino, lors de son dernier récital, à peu près à la même période. Il faudra attendre la reprise que Maxime Le Forestier propose des chansons de Brassens, vers les années 2000, pour comprendre que ces deux-là étaient proches.

Avec  « Brassens et moi » , Maxime Le Forestier raconte leur rencontre, le partage d’une scène puis le premier dîner et les reprises à deux guitares, puis cette amitié très paternelle de Brassens pour son protégé.

En racontant combien les partitions de Brassens ont accompagné son adolescence pour la découverte de la guitare, Maxime le Forestier détaille la filiation tout amicale qui existe entre ces deux compositeurs. C’est l’anticléricalisme de Brassens qui ouvrira en premier un univers de pensés à explorer pour le jeune Maxime.

Fils spirituel d’un père qui ne voulait pas d’enfant, Maxime Le Forestier présente l’homme, son engagement notamment en amitié, sa passion des mots et sa fidélité amoureuse.

Brassens, selon Maxime le Forestier, continuait à travailler ses chansons, même sur scène. Alors que lors d’un récital, les rares sourires qui précédaient une vanne venaient perturber un agencement qui semblait être réglé au millimètre. Pour un  anniversaire, Brassens réclame un « trou du souffleur ». Car avec toutes les versions qu’il invente, il ne s’en souvient plus. Alors, antisèches et souffleur, il fallait prévoir !

Considéré comme un maître qui laisse aller son élève lorsqu’il est prêt, Brassens est décrit ici tout en humanité et exigence.

Et pour finir,

Maxime Le Forestier a hérité de la « bible ». Il y avait dedans tout ce que Brassens souhaitait voir lui survivre. Chaque chanson y est notée avec la partition précise puis le texte choisi. Le jeune chanteur les connaît jusqu’à la page 443. Le livre en comporte 632 !

Cette année, on célèbre le centenaire de sa naissance (21 octobre 1921) et les quarante ans de sa disparition (29 octobre 1981). Le récit de Maxime Le Forestier permet de s’immerger dans la vie de ce compositeur exigeant et de redécouvrir son œuvre. Alors, ne nous privons pas de ce plaisir !

Pour aller plus loin

Centenaire de la naissance de Brassens en 2021

Puis quelques extraits

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A côté du téléphone, sur une enveloppe blanche, le numéro de Brel aux îles Marquises. Je demande à Brassens :
– « Tu as écouté son dernier album ?
– Oh, des tripes, encore des tripes. »
Ces deux-là n’avaient pas l’amitié complaisante.

Je lui ai parlé de la chanson de Jean Ferrat, à Brassens, que je trouvais personnellement un peu lourd. Réponse :  » Ah oui, Est-ce le reflet de la moustache ou bien les cris de mort aux vaches ? Il aurait dû dire : Sont-ce un reflet de la moustache ou bien tes cris de mort aux vaches qui les séduisent. On ne commence pas une chanson sur Brassens par une faute de français » C’est clair.

Lorsque nous étions à Bobino, comme il se préparait à être interviewé par un journaliste, il m’avait confié » Repère les dix questions qui reviennent le plus souvent, écris-toi des réponses, apprends-les par cœur, comme ça tu pourras donner des interviews en pensant à autre chose.

Or, pour comprendre ou connaître un artiste, il est bon de remonter aux prémices de son existence, avant qu’il ne s’efface devant son personnage public.

Puis d’autres encore

Un an avant que je ne découvre Brassens, mon instinct m’avait déjà conduit hors du troupeau.

On pensait qu’un désir inassouvi était un crime, la jalousie un sentiment de petits bourgeois, qu’on devait jouir sans entraves, et l’idée de communauté s’étendait jusqu’aux relations amoureuses.

Il n’était pas homme à s’étendre sur le passé.

Il voulait que jamais la musique ne détourne l’attention du texte, mais au contraire qu’elle l’épouse si parfaitement qu’on pouvait l’oublier, un peu comme une musique de films.

Je me plongeais parfois dedans, durant ce moment particulier où, la balance finie, il reste une heure avant le début du concert, une heure à tuer, une heure où on peut se perdre, une heure à tout faire pour conjurer le trac.

L’amour de la Patrie » était pour Brassens » vide de sens », reste des dissensions entre anarchistes et communistes.

Ici en bref

D'habitude, je ne partage pas mes lectures lorsqu'elles ne m'ont pas plue ! Mais, là, c'est le livre qui se vend à plus

vagabondageautourdesoi.com
Un extrait
vagabondageautourdesoi.com
Et un autre
Pour finir le dernier

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Et pour finir

Questions pratiques

Maxime Le Forestier  – Brassens et moi

Éditeur : Éditions Stock Passeurs d’histoire

Twitter : @EditionsStock et Instagram :  @editionsstock

Parution : 17 mars 2021

EAN : 9782234089389

Lecture : Avril 2021

Essais

Chroniques littéraires

19 commentaires

    • La complicité entre les deux artistes est maintenant connue et ce récit en livre les éléments. Bonne semaine

  1. C’est bien mal connaître Jean Ferrat que de penser qu’il puisse commettre une faute de français dans son hommage à Brassens. Qui ne commence pas comme vous l’écrivez erronément « est-ce le reflet de ta moustache ». Mais bien : « est-ce UN reflet de ta moustache OU bien tes cris de mort aux vaches ». Le « ou » laisse accroire que c’est l’un ou l’autre et non l’un ET l’autre. La faute de français c’est donc vous (ou Maxime Le Forestier) qui la commettez. Pas Ferrat.
    José Perez
    Maîtrise en Lettres (université de Bruxelles)
    Journaliste

  2. 🤣 Moi aussi j’ai vu le dernier spectacle de Brassens. Alors il n’y avait pas Madame Fort et il a dû juste dire deux trois mots et encore …

  3. J’ai regardé, la semaine dernière, une excellente émission consacrée à Georges Brassens sur LCP avec Maxime Leforestier. Celui-ci a affirmé que Brassens ne s’adressait jamais au public. Pourtant je suis allé à Bobino fin 1976 et j’y suis retourné début 1977. A le fin du spectacle, il s’est adressé au public avec sa réserve habituelle, en disant « Pour Madame Paul Fort qui est dans la salle, le Petit Cheval ».

  4. superbe chronique! (comme toujours bien sûr!) je sais que je ne vais pas résister car j’aime beaucoup Maxime Le forestier et je suis une fan de Brassens, pas de la première heure: j’ai toujours aimé la poésie de ses textes mais à l’époque j’étais atteinte de Brelomania (j’écoutais Brel en boucle!) et également les voix merveilleuses de Jean Ferrat et de Léo Ferré qui me mettaient des papillons dans le ventre (ça continue d’ailleurs… les artistes actuels ne me font pas le même effet… Peut-être Grand Corps Malade…
    Donc je vais me le procurer (je l’avais déjà noté via Passage des Arts ! entre autres

    • Moi aussi, j’aime bcp Brassens et évidemment Maxime Le Forestier … Mais aussi Brel, Ferrat et tant d’autres. Néanmoins, il y a de jeunes talents qui sont dignes de leurs aînés …

  5. Moi aussi j’ai été bercée par Brassens, chanteur préféré de mon père, puis j’ai découvert Maxime, dont e connaissais les chansons par coeur, à l’adolescence. Bonne journée

    • Oui je crois que c’est de notre génération ! Moi aussi je peux encore chanter ses premiers textes par cœur ! Bonne soirée

  6. Merci Matatoune pour ce bel article. Deux chanteurs que j’apprécie beaucoup, quel talent. Il y a plusieurs années, j’avais offert à mon mari pour un Noël tous les albums de Brassens en 33 tours à l’époque.
    Bisous et bon week-end 🙂

    • Je suis curieuse de connaître les événements qui vont pouvoir avoir lieu pour cette célébration …En espérant que nous puissions le célébrer 🙂

    • Oui, c’est vraiment une alliance de deux amoureux des mots et de la musique. Bon week-end

  7. Je connais mal Bassens. J ai aussi découvert Maxime à cette époque avec cet album inoubliable qui a bercé mon adolescence. Bon week-end

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