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Myr Muratet, photographe des lisières

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J’ai découvert Myr Muratet avec l’excellent blog de Fabien Ribery. Ses photographies m’ont alertée et son côté militant m’a attirée.

« Je ne fais pas un travail sur les pauvres, nuance-t-il. Ce qui m’intéresse, c’est de montrer comment les gens qui n’ont rien essaient de se construire une existence. Et montrer comment ceux qui résistent… ne résistent pas vraiment. Ils sont plutôt dans l’évitement. On ne résiste pas au pouvoir et à la force. Le pouvoir veut toujours reprendre la main. »

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Présentation

Purement parisien, Myr Muratet photographie la lisière, la marge dans sa ville. Il s’immerge dans cette population qu’on croise sans la voir mais qui utilise les infrastructures pour vivre et s’abriter.

Il s’est immergé préalablement dans les pays de l’Est et à Berlin, près du mur.

Porte d’Aubervilliers, bidonville roumain avenue Victor Hugo

Ainsi,vers 2003, il traine dans les alentours de la gare du Nord jusqu’au nord. Dans ce quartier particulier, des sans-papiers, des SDF, des Roms, des toxicos,et des réfugiés s’entremêlent invisibles ou trop visibles lorsqu’on les chasse.

Une série de portraits est parue sous le titre « Paris Nord » .

Ils ne sont pas sans-abri, et ne s’appellent pas comme ça : des abris, ils s’en trouvent ou même s’en construisent. Ce sont plutôt des sans domicile fixe. Pour moi, ils sont tout simplement des usagers de la gare. Ceci dit, le durcissement est visible, que ce soit dans le mobilier urbain ou l’attitude des vigiles : dans une gare comme dans l’ensemble de la ville, aujourd’hui tout doit être dans un flux, que l’on va canaliser.

Connu et reconnu pour avoir photographié une série d’endroits où on contraint les personnes sans domicile fixe à partir.

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Barclay’s bench – 2005

Ce qui est dans le chemin : banc, clochard, doit sauter. On installe des plots, des pics, des grilles sur tout ce qui pourrait servir de banc. Mais ce n’est pas dirigé uniquement contre les SDF : j’ai fait des photos d’une gare de RER où les gens devaient s’assoir par terre pour attendre le train.

Depuis, il balade son appareil dans les friches au bord de Paris où vivent une population ignorée, les Roms, poursuivis souvent, ignorée tout le temps. Ça se situe en Seine-Saint-Denis. Le chantier du Grand Paris, cette ligne qui fera le grand tour de Paris, repousse leur habitat. Toujours plus loin, toujours invisible et jamais reconnu!

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Gisant III – Paris-Nord 2012

les intersections de ces différentes séries cristallisent les enjeux de domination et d’abus de tous les pouvoirs, numériques, économiques, esthétiques ; dérisoires pourtant toujours à l’œuvre. Manuel Joseph

Puis ses perspectives

Ainsi, utilisant uniquement, même en numérique, le format 6 x 7, son travail conduit Myr Muratet autant sur la »Jungle de Calais » que sur les travaux du tramway.

« Dans les médias, on ne voyait que la jungle, poursuit-il. Poussé par la frustration de ne pas voir ces images, j’y suis allé pendant trois jours. Des douves ont été creusées, la flore des marais – pourtant protégée – décimée. Les lieux sont sous pression, avec des grilles partout, sur la plage, des barbelés concertina (ce barbelé armé de lames). C’est un grand centre de rétention. »

Myr Muradet Géographe de la survie
Myr Muradet Géographe de la survie

Et pour finir les sources :

Blog de Fabien Ribery

Son site

Chez Albert

PHOTOS EN VRAC

BRIC A BRAC DE CULTURE

6 commentaires

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