@vagabondageautourdesoi

Léa Salamé – Femmes puissantes

  • Présentation

@vagabondageautourdesoi

La préface de « Femmes puissantes » signée par Léa Salamé réconcilie avec sa personnalité médiatique. Cette dernière assaille souvent son interlocuteur pour qu’il cède un mot, une phrase qui fera le tour des médias et des réseaux les heures suivantes. Du coup, loin du journalisme d’investigation apprécié.

Léa Salamé quitte la matinale de France inter pendant la campagne électorale car son compagnon se présente aux présidentielles, La direction lui offre la possibilité d’utiliser son temps libéré en réalisant des interviews. Léa Salamé trouve son thème avec « les femmes puissantes.

En donnant la parole à autant de femmes différentes, Léa Salamé dresse une image plurielle du féminisme actuel. De plus, elle force ainsi la réflexion de chacun sur le rapport entre pouvoir et puissance, sur le féminin et la responsabilité, sur les femmes en politique, etc.

Dans cette chronique, la place est faite aux citations qu’éclairent par leurs personnalités, leurs expériences et leurs engagements notre réflexion.

A l’écoute de ces entretiens, j’ai préféré la présentation écrite pour avoir le temps de poser mon livre et réfléchir.

Évidemment, les questions de Léa Salamé sont réductrices puisqu’elle essaye de faire rentrer toutes ses invitées dans son moule. Ce qui par exemple, pour Elisabeth Badinter est forcément réducteur.

Ainsi une personnalité aguerrie à la communication comme Christiane Taubira sort avec brio de ce type d’exercice. Par contre, le malaise de Bettina Rheims est palpable.

L’interview de Delphine Hortviller semble très maitrisé, comme celle de Nathalie Kosciusko-Morizet.

Ce titre « Femmes puissantes » ne correspond pas à ma façon de parler et n’illustre pas ma façon de penser le nouveau féminisme. Néanmoins, le récit de ses rencontres  éclaire ce dont il se réclame, pluriel, dynamique et actif. Un livre à offrir certainement en cette période de fêtes.

  • Ici quelques extraits

cite-56a4b9b45f9b58b7d0d8877b

Rien ne vous est réservé sur une terre d’exil, fut-elle une terre d’accueil.

Il n’en reste pas moins que je revendique un goût pour les interviews à l’anglo-saxonne, contradictoires, créant un moment, un instant de vérité, une surprise.

Je dédie ce livre à toutes les femmes qui n’ont pas eu la chance, et les moyens, de se défendre

Leïla Slimani

@vagabondageautourdesoi

Ce qui compte désormais pour les femmes n’est donc pas de faire plus mais de faire moins.

 » Ça vous plaît que je mange du jambon et que je bouge un verre de vin avec vous, je suis l’Arabe comme vous les aimez »

C’est une des choses merveilleuses que nous apprends la littérature : on peut toujours se mettre à la place de l’autre.

Je suis contre le voile , qui est un signe de soumission féminine, mais je ne suis pas contre les femmes voilées »

Mais j’attends aussi des femmes voilées qu’elles prennent la défense de celles qui ne le portent pas, où sont traitées de prostituées quand elles mettent une mini-jupe.

Christiane Taubira

L’ennemi, c’est cette peur. Toutes les générations de femmes ont cela en commun. La peur d’être agressée. Peur de déranger. Une peur de choquer. Et peur de détonner. Puis la peur de la révolte et de ce qu’il y a après la révolte.

Mais la puissance d’une femme ? C’est sa personne, sa personnalité. C’est son rapport à la peur- quand elle a réussi à l’évacuer totalement. Je crois que de toutes les émotions, de tous les sentiments, la peur est vraiment le seul qui soit capable de paralyser, donc de neutraliser vos capacités, vos potentialités, de votre réactivité. C’est le seul capable de vous empêcher de vous interdire.

Notre arsenal législatif est plutôt satisfaisant et réconfortant , mais dans le sens où il nous permet de mettre une un gros couvercles sur nos lâchetés.

La question du marivaudage, du flirt dans les salons, des lieux ouverts ou protégés n’a rien à voir avec la violence à laquelle sont exposées les femmes qui sont dans un rapport de subordination, de soumission, d’inégalité et de dépendance.

vagabondageautourdesoi.comLaure Adler

Il n’y a de pouvoir que dans le pouvoir de faire .

Vivre, c’est lire, apprécier un texte ancien. Vivre c’est marcher dans la rue, être attentif aux découvertes, regarder un arbre. Être dans l’instantanéité du présent. Être prêt à faire des rencontres . Je crois que la chose la plus importante qu’il m’ait apprise ( François Mitterrand) , c’est considérer chaque être humain à égalité.

@vagabondageautourdesoiÉlisabeth Badinter

J’ai parlé de la puissance maternelle, cette faculté accordée aux femmes qui, à mon sens, est à l’origine du patriarcat qui a voulu les ligoter et diminuer leur puissance ( justement) de faire des enfants.

Je redoute le moment où il n’y aura plus qu’une seule parole qui pourra s’exprimer.

Béatrice Dalle

@vagabondageautourdesoiLe temps qui passe me déchire, mais je ne me ferai jamais une tête en plastique.

On n’est pas uniquement là pour mettre bas.

Nathalie Kosciusko- Morizet.

Oui, je suis une femme puissante . Comme vous. Et comme toutes celles qui nous écoutent , si elles le veulent bien.

@vagabondageautourdesoiJe pense qu’il y a confusion entre le pouvoir et la puissance. Pour moi, être une personne de pouvoir est le fait d’une position : on a du pouvoir sur les choses, sur les autres ( ce qui est d’ailleurs assez relatif ) . Être une personne puissante releve de l’intime. C’est être dans son axe, avoir trouvé son équilibre, une capacité de résilience et d’expression. En mathématiques, la puissance est la multiplication d’un nombre par lui-même. La puissance est donc la démultiplication de soi. C’est quelque chose de personnel.

Il faut très clairement poser la limite, qui est bien sûr le consentement. Mais pas seulement : le consentement n’est pas suffisant. La limite c’est la situation de contrainte. La contrainte peut être économique, psychologique, hiérarchique. Il y a de multiples situations dans lesquelles une femme peut se sentir contrainte, et se retrouver à avoir l’air consentante, alors qu’il y a contrainte.

@vagabondageautourdesoiDelphine Hortviller

J’ai souvent comparé Simone Veil à ces fées qui, dans les contes, se penchent sur le berceau des enfants tout juste nés. Elle s’est penchée sur celui de notre génération, celle des filles nées dans les années 1970, pour nous murmurer de choisir pour notre vie, pour notre corps.

 

  • les critiques officielles

Le Point Télérama 

  • D’autres blogs en parlent aussi

Au fil des livres –  Baz-art – Topobiblioteca

  • En conclusion


Léa Salamé – Femmes puissantes

Éditeur : Éditions Les Arènes

Parution : 7 septembre 2020

EAN : 9791037501226

Lecture : Décembre 2020

Littérature contemporaine

10 commentaires

  1. Bonjour Matatoune, je ne voudrais pas passer les fêtes sans te souhaiter de tout coeur un beau Noël, doux et serein et je te remercie pour tous tes merveilleux messages chez moi. J’apprécie infiniment.
    Bisous et mes amitiés ♥

    • Merci Denise ! Démarré la journée avec tes chroniques poétiques est très agréables ! Bonne continuation 😉

  2. Je te rejoins totalement sur cette question du féminisme Matatoune. Le titre déjà ne me plais pas « femmes puissantes », cela divise le monde entre « faible » et « forte » alors que c’est beaucoup plus complexe que cela bien évidemment. J’ai du mal avec Léa Salamé je dois le reconnaître. Ma mère nous a élevé, deux garçons, était-elle faible parce qu’elle a mise au monde deux enfants et choisi de les élever ? pour certaines féministes c’est oui alors que je pense qu’il faut laisser le choix aux femmes.. plutôt que femmes puissantes, je préfèrerais « femmes libres, les multiples facettes de la féminité ». Belle soirée Matatoune 🙂🙂

    • La série a recommencé. A voir donc, si chacune tique comme nous sur ce terme femme puissante. Très bonne soirée

  3. Merci pour cette découverte, ce livre me fait envie, même si je ne serais sûrement pas d’accord avec tout. Je le lirai si je le trouve. Bon week end

    • Non, les douze personnalités sont tellement différentes que c’est varié. Un second volet est annoncé en cette fin d’année. Très bon dimanche à toi

  4. Bonjour Matatoune Merci pour la présentation de cet essai. Il ne me tente pas. Déjà le titre m’horripile femmes puissantes ou hommes puissants me déplait, tout comme le féminisme exacerbé. Il faut agir pour plus d’égalité entre les sexes mais sans les opposer. J’aime bien les propos de Laure Adler. Bonne journée

    • Oui moi aussi ce titre m’a heurtée mais j’ai aimé les réponses de certaines femmes et en découvrir d’autres. Bonne soirée

Répondre à La culture dans tous ses étatsAnnuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.