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Romain Puértolas – Sous le parapluie d’Adélaïde

RENTRÉE LITTÉRAIRE 2020

  • Présentation

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Pour la rentrée littéraire 2020, Romain Puértolas propose « Sous le parapluie d’Adeläde« , une enquête particulière au dénouement imprévisible, loin des codes du roman policier. Changement de style depuis l’extraordinaire voyage de son fakir, et pourtant le début du roman lui ressemble bien dans sa désinvolture et sa drôlerie !

Adélaïde Kriesten a 44 ans. Elle est bavaroise, « solide et fiable » et travaille comme « accompagnatrice de vie ». Adélaïde ne s’exprime qu’à l’impératif lorsqu’elle s’occupe de Basile Boneteau. Elle conduit son fauteuil devant le spectacle de la crèche ce 25 décembre.

Mais, Rose Rivière est retrouvée morte à 11 h 31 ou alors 11 h 30 ce 25 décembre devant le spectacle et à côté de Basile et d’Adélaïde.

Grand, mince aux grandes mains noires, Michel Pandanyila est accusé. Il est défendu par une avocate commis d’office. A peine 20 ans, elle est jolie et brillante. Et, elle s’empare de cette situation et enquête elle-même pour sauver son client. Y arrivera-t-elle ?

Car de digressions en digressions, le suspens s’épaissit. Est-ce l’amant ou le mari ou encore un psychopathe, ou de nouveau le mari ou alors l’amant. L’univers de Romain Puértolas se dévoile léger et romantique puis sans perdre de son décalage, le roman aborde l’exil, le racisme français, la violence faite aux femmes.

Mais surtout, Romain Puértolas créé un personnage féminin attachant qui bouleverse les codes de la misogynie habituelle pour s’afficher battante, téméraire et résolue. De plus, dans cette histoire, elle fume encore dans les trains et les bureaux. Et, ce parfum de transgressions est terriblement agréable. Malheureusement, le lecteur comprend plus tard qu’il n’y a aucune !

Ainsi, sans rien dévoiler d’une fin magnifique, Romain Puértolas joue avec son lecteur le menant par le bout du nez.  Or, travaillé comme du bel ouvrage, Le parapluie d’Adélaïde est un puzzle dont il faut attendre de lire les dernières lignes pour en découvrir tout le talent !

  • Ici quelques extraits

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Ce n’est qu’en arrivant en France, à M, qu’il devient noir. La métamorphose fut presque immédiate. Il l’a sentit passer.

Qu’une femelle défendant un Nègre était un monstre que la machine judiciaire n’hésiterait pas à broyer.

Depuis mon enfance, j’avais ce petit don de voir inconsciente ce que je n’avais pas vu consciente.

La nouvelle génération d’hommes n’était plus de la trempe des princes charmants ou des chevaliers.

Car ils avaient, du moins au début, la complicité des jeunes amoureux qui se lèvent, unis contre le monde, qui se suffisent, qui dressent entre eux et les autres un haut mur indestructible d’amour, si ce n’était d’espérance.

Connaissant son amour pour la littérature, son mari, l’homme qu’elle venait à peine d’épouser, l’homme qui devrait la chérir toute sa vie, dans la richesse comme dans la pauvreté, lui demandait déjà, avec le plus grand naturel, avec cette force dans le propos qui n’accepte guère le non pour la réponse, de renoncer à une partie d’elle même.

Avec Christian, c’était toujours un coup de froid et un coup de chaud. Une fessée, une caresse. Meneur d’un mystérieux et complexe ballet que Rose ne savait de quel pied danser et auquel elle devrait vite s’adapter si elle ne voulait pas trébucher, le jeune homme avait tout de suite imposé les règles qui régiraient leur vie .

Il excellait dans l’art de se plaindre, de bourreau il devenait victime.

La complicité d’une mère et de son enfant qui se lèvent, unis, contre le monde, qui se suffisent, qui dressent entre eux et les autres un haut mur indestructible.

  • D’autres encore ici

Mais vous savez, c’est généralement dans les questions d’héritage que l’on apprend à connaître les gens.

Les hommes ont cette lâcheté dont aucune femme n’est capable .

Cela me fit l’effet d’un tour de magie dans lequel tout le monde regarde la main droite qui agite un mouchoir dans les airs alors que c’est la gauche qu’il faut observer.

Tout est oublié. Jusqu’à la fois suivante. C’est ainsi qu’agissent les grands psychopathes.’

Être parti pour trouver un travail, gagner de l’argent, et finir en prison à l’autre bout du monde. Non, personne ne doit savoir.

Les changements d’habitude, dans une affaire criminelle, sont toujours très suspects.

Dans la prison, le silence s’est fait et c’est comme une pluie de diamants qui tombe sur un toit de cristal.

Oui, à partir de maintenant, il m’appartient d’être une victime. La victime d’une tentative de meurtre, et m’apitoyer sur mon sort. Ou une battante. Une femme que la mort aurait rendue plus forte. Une gagnante. Une femme qui infligerait maintenant la plus grosse des corrections à un homme qui ne devrait plus jamais avoir le droit de vivre libre. Et c’est cette deuxième femme que je voulais être.

  • En bref

D'habitude, je ne partage pas mes lectures lorsqu'elles ne m'ont pas plue ! Mais, là, c'est le livre qui se vend à plus

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  • En conclusion


Romain Puértolas  – Sous le parapluie d’Adélaïde

Éditeur : Albin Michel

Parution : 30 septembre 2020

EAN : 9782226454171

Lecture : Décembre 2020

Romans policiers

14 commentaires

  1. j’hésite toujours car je n’ai pas du tout aimé « Le fakir… » je sais qu’il a changé de style depuis mais, quand on devient méfiant c’est dur de revenir 🙂

    • Suis toujours ton intuition, la seule conseillère à écouter ! Car je n’imagine pas prendre plaisir à lire si je suis sur la défensive ou sur l’obligation.😉

  2. il me plairait vraiment ce livre mais en e-book sur mon site il est encore à 21CHF ce qui pour un e-book n’est pas de mon budget. Dommage plus tard peut-être…..Tu as vu que John le Carré est décédé le 12?

    • Il devrait arriver en médiathèque dans pas longtemps, s’il n’y ait pas déjà ! Bisous

    • Plus sérieux que le « fakir », plus travaillé aussi, me semble -t-il et du coup, meilleur …

    • Oui, c’est un bon moment de lecture loin d’une enquête habituelle. Bonne soirée

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