vagabondageautourdesoi.com

J. P. Delaney – La femme parfaite

Rentrée Littéraire 2020

1. Présentation

vagabondageautourdesoi.com

La femme parfaite de J.P. Delaney est un thriller psychologique autour de l’Intelligence Artificielle dont l’intrigue se déroule en Californie au cœur d’une start-up où le responsable a une personnalité pour le moins particulière.

Abbie à l’apparence d’une créature en latex en tout point semblable à la femme de Tim. Elle, l’artiste spontanée et créative, est désormais prisonnière d’un cadre électronique dans lequel elle est statufiée.

En retournant dans sa maison située à Dolory Street au centre de San Francisco, une fresque écrite de Street-Art attire l’attention de cette nouvelle Abbie: » L’idéalisme n’est que du réalisme à long terme ». Cette phrase, elle s’en souvient, c’était il y a au moins cinq ans…

Pour Tim, le A de l’IA ne signifie pas artificielle mais autonome. Dans la Sillicom Valley, il y a dix ans, Mike a prêté son garage à Tim pour monter la société Scott Robotics qui a fait depuis beaucoup d’argent en proposant des shopsbots, des mannequins intelligents.

Tim est le génie informatique. Même s’il décide toujours tout seul et qu’il invective ses collaborateurs en les rabaissant tout en contrôlant tout, il devrait devenir le Bil Gates de l’I.A. Mais, Tim aimerait en devenir le commandant en chef pour façonner la nouvelle humanité. Et, pour finir cette présentation de ce personnage singulier, lorsqu’il se déguise c’est en Roi soleil. Ancien de chez Google, sa devise est « on ne change pas l’avenir sans changer les règles ».

Dans cet univers, il y a leur enfant, Danny, qui souffre du syndrome de Heller. Danny a grandi tout à fait normalement et puis, vers quatre ans, son développement s’est arrêté et même régressé. Sorte de trouble envahissant du développement, sa construction est de plus en plus différente.

La confrontation se crée entre la femme robot, parfaite, asexuée et l’enfant robot au trouble autistique éduqué à la méthode ABA. Le tout géré par un esprit fou qui tire les ficelles .

J. L. Delaunay, pseudonyme de Anthony Capella,  aborde la notion d’emprise sous ces différentes formes. Le schéma de Tim conçoit deux types de femme, celle de la mère et la femme parfaites et celle de la femme libre assimilée à « la salope ».  Ce fou développe le sosie de sa femme, premier robot de compagnie doté d’une intelligence émotionnelle.

Dans La femme parfaite, J. L. Delaunay explore les relations entre la femme robot qui regorge d’émotions et celui de l’enfant qui en est envahi sans vraiment les gérer. Ce thriller propose de réfléchir aux questions ethniques que représentent l’arrivée de cette nouvelle technologie. L’entourage de Tim ne s’interpose pas devant de telles nouveautés. Comme le lecteur, d’ailleurs aussi ! Nous en avons déjà accepté leur réalité, mais jusqu’où leur participation ?

Le trouble autistique est, lui aussi, abordé de façon magistrale. L’évocation d’un enfant hyper-intelligent aux capacités phénoménales diagnostiqué Autiste Asperger n’a pas sa place ici. La femme parfaite décrit un enfant emmuré dans sa souffrance, essayant de ne pas se laisser submerger par l’inquiétante nouveauté, terriblement corseté dans ses angoisses, loin de l’idéalisme habituel. Différentes pistes de soin sont présentées qui vont influer sur les réactions du couple. J. L. Delaunay semble avoir choisi la sienne.

Dans « La femme parfaite », J. L. Delaunay interroge la représentation de la femme, l’évolution de l’intelligence artificielle qui va devenir de plus en plus présent dans notre quotidien et le trouble autistique. Thriller, certainement  ! Psychologique, sans aucun doute ! Réussi, ça c’est particulièrement vrai !

Merci @Netgalleyfr @mazarineeditions @EditionsFayard #JPDelaney #Lafemmeparfaite

2. Extraits

cite-56a4b9b45f9b58b7d0d8877b

Quand un enfant meurt, c’est une tragédie aux yeux du monde entier. Les parents sont accablés par le chagrin, mais le chagrin peut s’estomper, tôt ou tard. Le syndrome de Heller, lui, prend votre enfant et le remplace par un inconnu, un zombie brisé qui bave et qui habite son corps. D’une certaine manière, c’est pire que la mort. Car vous continuez à aimer cet inconnu, tout en portant le deuil de l’adorable petite personne que vous avez perdue.

C’est l’amour d’une guerrière prête à mourir plutôt que de céder du terrain.

On voyait le chemin lumineux et on savait qu’on avait besoin d’un prophète pour nous guider.

N’es tu que la version moderne de ces millions de femmes, ignorées, que depuis toujours on mutile enfin d’anéantir leur sexualité menaçante ? Afin de les humilier, de contrôler leurs désirs et de les empêcher d’être pleinement humaines.

La mère d’un enfant autiste sait que les sentiments qu’elle éprouve pour lui ne seront jamais réciproques. Son enfant ne lui dira jamais Je t’aime, jamais il ne lui fera un dessin pour la fête des Mères, jamais il ne rentrera à la maison pour lui présenter fièrement une maquette réalisée à l’école, une petite amie, une fiancée ou un nouveau-né. Jamais il ne te racontera sa journée ni ne te confiera ses plus grandes peurs.

Il aura toujours besoin de toi, plus que n’importe quel autre enfant, parce qu’il est incapable de livrer bataille seul. Il a besoin de toi pour ne pas être écrasé par le monde. Il a besoin que tu sois son interprète, sa protectrice, son garde du corps, son avocate. Il a besoin que tu y réfléchisses à deux fois avant de mettre en marche l’aspirateur, le micro-ondes, le sèche-cheveux ou tout ce qui peut le faire souffrir.

3. Brèves

D'habitude, je ne partage pas mes lectures lorsqu'elles ne m'ont pas plue ! Mais, là, c'est le livre qui se vend à plus

@vagabondageautourdesoi
Extrait 1

4. D’autres blogs en parlent

Aude bouquine

J. P. Delanay – La femme parfaite

Éditeur : Fayard /Mazarine

Parution : 7 octobre 2020

EAN : 978B08J48YGD2

Lecture : Octobre 2020

Littérature contemporaine 2020

Babelio

Sens critique

Lecteurs.com

 

 

18 commentaires

  1. petit retard à l’allumage! j’ai attendu de le terminer pour lire ta chronique…
    je suis d’accord avec toi, j’ai adoré détester Tim et souhaité la victoire de robot Abbie et pourtant on connaît mas défiance en ce qui concerne l’intelligence artificielle
    l’autisme est très bien abordé…
    Je l’ai beaucoup aimé aussi, alors je me suis offert « La fille d’avant »

    • Ravie qu’il t’est plu. Pour ma part, je suis un papillon en lecture et n’aime pas lire des livres d’un même auteur à la suite. Bonne soirée

    • Bon moment de lecture avec suspens et manipulation de quoi s’immerger complétement !

    • C’est un très bon thriller psychologique. Une vrai plume à suivre ; Bonne soirée

  2. Ta présentation est effectivement très tentante ! C’est un milieu qui interpelle et qui n’a pas fini de nous surprendre. Je l’ajoute à ma PAL 😉🌞

    • Oui, j’ai beaucoup aimé sa façon d’en parler et puis c’est urgent de changer les représentations et un thriller peut y contribuer !

Répondre à cecilouleAnnuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.