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Véronique Olmi – Les évasions particulières

 Rentrée Littéraire 2020

1. Présentation

Le roman « Les évasions particulières » de Véronique Olmi raconte le retentissement des événements de 68 sur deux familles jusqu’à la fin des  « trente glorieuses ».

A Aix, Agnès et Bruno fondent à dix-huit ans la famille Malivieri, aux valeurs catholiques engagées, unie autour de leurs trois filles.

Tout d’abord, Sabine à quatorze ans lorsqu’on fait sa connaissance. Cependant elle a la fougue et la sensualité  qu’il la projettera à Paris pour faire du théâtre. En ce qui concerne Mariette, la plus jeune, elle est malade et chétive et désire fuir la confrontation de ses parents et de leurs secrets. On la surnomme la souris.

Ainsi, Hélène, celle qui est la plus proche de Véronique Olmi,  rejoint Tavel, son oncle, et sa famille de Paris, pour chacune des vacances.  Hélène est bien élevée, gentille et même policée. Il n’y a aucun mot de travers sur cet arrangement, sachant rentrer dans les chemins sans se faire remarquer tout en jouissant des privilèges sans avoir eu à les demander. En conséquence, l’argent de la famille Tavel permet à celle d’Aix de manger mais le contrat tacite d’Hélène est de ne pas parler de l’un aux autres et vice-versa. De cette opposition éducative, Hélène cherche le retour aux sentiments en étant proche des animaux.

Seulement, la France de l’après 68 se démuselle trop doucement. Une femme se suicide d’avoir été jugée pour avoir aimé son élève. Malgré sa soi-disant décontraction, Giscard a le parler du grand bourgeois. Le début de la conscience de écologiste s’écrit. La signature du manifeste des 343 salopes déclenche les manifestations de part et d’autre. On parle d’avortement jusqu’au discours de Simone Veil à l’Assemblée nationale où cela devient légaliser.

Finalement cette dizaine d’années permet les bases de la reconnaissance de l’homosexualité, l’acceptation de la sexualité féminine et le droit à disposer de son corps. Les femmes prennent leur indépendance par le travail, même en milieu catholique pratiquant, comme Agnès qui devient factrice. Les filles cherchent à assumer une sexualité qui se cherche et s’éprouve.

En conclusion…

Dans « Les évasions particulières », Véronique Olmi dresse une analyse sociale et politique de ce monde en changement qui va influer sur la vie quotidienne et le devenir de chacun. Ainsi ce retentissement est raconté dans le quotidien par ces petites touches qui montre la complexité du monde, les relations des uns avec les autres , les uns contre les autres afin de les rassembler dans une fresque terriblement attachante. Le regard de Véronique Olmi est toujours tendre et sans jugement avec une écriture fluide et agréable.

Avec « Les évasions particulières« , Véronique Olmi présente une fresque de l’évolution de la société française après le les événements de 68 ce qui fait de ce roman un témoignage du bouleversement des rapports entre les hommes et les femmes. Évolution à poursuivre.

2. Les autres blogs en parlent

3. Extraitscite-56a4b9b45f9b58b7d0d8877b

De relever un peu la tête. En gardant les yeux baissés. Le monde demeurait borné, encrassé d’ignorance.

Pleurer l’envie qu’elle avait d’aimer la honte qu’elle en éprouvait, cette salissure possiblement liée au sentiment, au couple, à la sexualité. L’amour était un scandale. Et elle voulait que cela lui arrive.

A moins que là aussi, l’argent ne le place hors de danger ? L’argent n’achetait pas seulement les chevaux, les domestiques et les jolies maisons sur la falaise. Il ne permettait pas seulement de se faire réformer et de travailler dans l’usine de papa sans être ouvrier. Il permettait aussi d’avoir un corps et que son corps soit libre.

La sexualité était contenue dans des contingences strictes: ne pas faire de bruit, ne pas passer pour une salope ( ne pas trop aimer ça, ne pas en redemander) , et un contrat implicite : on pouvait avoir besoin de l’autre, mais en aucun cas s’attacher à lui.

Hélène avait été flattée que David la présente comme sa fille, mais à l’image de cet homme puissant s’était superposée celle de son père, l’altruisme patient et l’humilité.

Oui, les fournitures ruinaient son budget, l’école était gratuite pour ceux qui ne comptaient pas, pour les autres c’était une hantise et une humiliation.

Elle comprit que si elle sortait de chez elle, elle coûterait de l’argent. Ne pas bouger était le moyen le plus sûr de faire des économies, et le monde lui parvenait par échos, la journée des autres.

Chacun avait tenté d’occuper au mieux le rôle qui lui avait été assigné. Le chef de famille. La mère au foyer. La sœur aînée. La petite sœur. Mais avec le temps il était facile de s’apercevoir que tout cela n’avait été qu’une vaste prison solitaire.

4. Brèves

D'habitude, je ne partage pas mes lectures lorsqu'elles ne m'ont pas plue ! Mais, là, c'est le livre qui se vend à plus

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Véronique Olmi – Les évasions particulières

Éditeur : Albin Michel

Parution : 19 août 2020

EAN :   9782226448071

Lecture : Octobre 2020

Littérature contemporaine 2020

Babelio

Sens critique

Lecteurs.com

15 commentaires

  1. merci d’en parler Matatoune il doit être intéressant vu la période du bouquin qui est encore proche quand même. Bisous doux weekend

    • Je suis sûre qu’il va te plaire. Véronique Olmi raconte dans celui-ci des vies qui rappellent nos propres réactions, souvenirs, etc…Un excellent moment de lecture. Bon week-end

  2. je l’ai noté dans ma PAL aussi car j’aime bien l’auteure… Je vais voir si je le trouve à la BM car mon budget commence à frémir 🙂
    toutes les critiques que j’ai pu lire sur ce roman vont dans le même sens 🙂

    • Oui, c’est une belle fresque. Je ne suis pas bcp attirée par ce genre mais avec Véronique Olmi, on peut lire presque les yeux fermés !

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