@vagabondageautourdesoi

Combat posthume

Sous cette rubrique, de petites chroniques pour le plaisir.

Aujourd’hui, de nouveau Gisèle Halimi

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Le livre de Gisèle Halimi, rédigé avec l’aide de la journaliste du Monde Annick Cojean, va paraître le 19 août chez Grasset. Gisèle Halimi est décédé à 93 ans les jours derniers. Aujourd’hui le journal fait paraitre  quelques extraits. En voici un que j’ai voulu mettre en lumière :

 

Trop d’entre elles consentent à leur oppression. Cela paraît insensé, bien sûr, mais religion et culture se liguent depuis des siècles pour fonder ce consentement mû en complicité. Victimes d’enfermement, elles se laissent leurrer par les fleurs de leur maître, ses hymnes à la fée du logis, ses éloges à la déesse de leur cœur. Savez-vous ce que Freud lui-même écrivait à Martha, sa fiancée ? « Le destin de la femme doit rester ce qu’il est : dans la jeunesse, celui d’une délicieuse et adorable chose, dans l’âge mûr, celui d’une épouse aimée. » Eh bien voyons !

Balzac était plus cynique : « La femme est une esclave qu’il faut savoir mettre sur un trône. » On ne saurait mieux exprimer le piège tendu aux femmes. Le trône est une prison, elles le découvrent très vite mais s’y résignent, cherchant désespérément à y trouver quelque avantage pour éviter la blessure, sauver l’honneur, sauver leur peau, quitte à entretenir et reproduire le système. Complices, donc. Et c’est terrible. Le sort des femmes n’échappe pas à la règle qui perpétue les grandes oppressions de l’histoire : sans le consentement de l’opprimé – individu, peuple ou moitié de l’humanité –, ces oppressions ne pourraient durer.

Il faut donc casser ce système. Dessiller les yeux. Obliger chacun à regarder le monde tel qu’il est et non tel qu’il nous est raconté dans un narratif fallacieux, destiné à faire croire à une harmonie complémentaire entre les sexes. Ça suffit, la fiction ! Suffit, toute cette propagande véhiculée par les mythes, les rites, les grands classiques du cinéma et de la littérature, et jusqu’à, il y a peu, l’enseignement. C’est elle qui a fait croire que le génie ne pouvait être que masculin puisque l’histoire n’avait retenu que des noms d’hommes parmi les scientifiques et les artistes ayant marqué leur temps.

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