@vagabondageautourdesoi

Peter Hujar

Peter Hujar (1934 / 1987 )

Jeu de Paume Paris

« Je photographie simplement des gens compliqués »

@vagabondageautourdesoi

Le nom de Peter Hujar est associé à la ville de New-York des années d’avant sida et plus précisément du quartier d’East Village si bien décrit par Chantal Thomas dans son East Village Blues . Photographe américain connu pour ses portraits en noir et blanc, il a été l’homme de l’Underground qui a donné lisibilité à la communauté Gay artistique de l’époque, au même titre que Mapplethorpe mais moins connu que ce dernier.Mapplethorpe

Le Jeu de Paume Concorde lui consacre une exposition jusqu’à mi-janvier pour fêter l’arrivée de son nouveau directeur, Quentin Bajac, ancien responsable du département photographique du MOma. L’occasion de découvrir pour moi ses portraits emprunts d’une certaine gravité lorsque la fête est presque finie et qu’il est tant de rentrer…

« Garçon qui se tenait toujours en retrait, dans l’ombre…Un être craintif et timide », c’est ainsi que Joseph Raphaël décrit Hujar lorsqu’il l’a rencontré. Peter Hujar a juste 20 ans.

Pour y remédier, Hujar entreprend de photographier des enfants, tant à New-York qu’ailleurs. Il choisit des enfants intellectuellement déficients dans le Connecticut. 

Fillette se suspendant à un portique – Southbury Connecticut – 1957

Cette attention tranquille accordée aux enfants est étendu à tous ceux qui manifesteront leur différence  ou en état transitoire ( femme enceinte, nouveau-né, etc). Exposition

Autoportrait entrain de sauter – 1974

Presque tous les portraits sont posés avec une mise en scène à partir d’accessoires et de costumes. Hujar semble attendre le moment où chaque modèle se dévoile.

@vagabondageautourdesoi

En un sens, je suis toujours un photographe de mode. Mes personnages ont du style, mais de façon obscure.

@vagabondageautourdesoi

@vagabondageautourdesoi

L’actrice transgenre Candy Darling, super-star à l’époque de Warhol, est hospitalisée pour un lymphome. Elle demande à Hujar de faire d’elle un portrait pour ses fans. Une dizaine de prises sont faites dans la chambre d’hôpital.

@vagabondageautourdesoi

Candy Darling sur son lit de mort – 1973

Peter Hujar choisit ce tirage. Six mois après sa mort, cette photo est publiée dans le New-York Post. Ce fut la photographie la plus reproduite du vivant du photographe.

Peter Hujar a des difficultés certaines à entrer dans le cercle fermé des photographes de noir et blanc de l’époque affilié au MOma.  Diane Artus lui reproche de copier ses thèmes. Il méprise Robert Mapplethorpe parce qu’il ne fait pas lui-même ses tirages. Ce dernier, beaucoup plus jeune, le considérait comme un raté! Peter Hujar ne sera vraiment reconnu qu’après sa mort. 

En 1976, il publie son premier recueil  « Portraits in Life and Death » , avec des portraits allongés, expérience nouvelle et inhabituelle, créant un certain trouble. Son livre est préfacée par Susan Sontag (1938 / 2004) qui devient son amie.

@vagabondageautourdesoi
Susan Sontag – 1975

@vagabondageautourdesoiEssayiste, romancière et militante engagée, Susan Sontag a beaucoup écrit sur les médias, la culture et sur la maladie, notamment le sida. Elle a écrit aussi sur la photographie. « Écrire sur la photographie, c’est écrire sur le monde « 

Ethyl Eichelberger est un transformiste beaucoup photographié par Hujar dans ses différents rôles. La photographie que j’ai préférée est celle-ci:

@vagabondageautourdesoi
Ethyl habillé en homme – 1981

@vagabondageautourdesoi

Ethyl Eichelberger

Conscient qu’il n’obtient pas le succès de Mapplethorpe, il essaye de faire reconnaître son talent. Il espère beaucoup du cliché suivant.

Garçon sur un radeau – 1978

Deux salles sont organisées en reproduisant l’accrochage de la dernière exposition due son vivant. Au lieu d’isoler chaque cliché, Peter Hujar choisit de faire cohabiter un « mur » de clichés.

Autoportrait – 1981

@vagabondageautourdesoi.com

Questions pratiques :

Jeu de Paume 

Peter Hujar jusqu’au 19 janvier 2020

Commissaire : Joel Smith, conservateur et chef du département de la photographie Richard L. Menschel, à la Morgan Library & Museum en collaboration avec Quentin Bajac, directeur du Jeu de Paume, pour sa présentation à Paris.

Exposition organisée par la Morgan Library & Museum, à New York, et la Fundación MAPFRE, à Madrid, en collaboration avec le Jeu de Paume, Paris, pour sa présentation en France.

15 commentaires

  1. Dommage je ne vois ton article que maintenant car j’aurais aimé y aller, merci de nous le faire découvrir !

    • Je l’ai découvert, moi même, même si ces clichés les plus connus me sont revenus. Une exposition avec de nombreux portraits non photographiés ici . Très riche. 😉

    • Oui une expo qui dévoile un photographe qui a su mettre en valeur les personnes photographiées. Bonne soirée à toi aussi

    • C’est souvent une histoire de réseaux, de moment et de disponibilité. Bonne soirée

  2. Un incontournable emblématique,très habité, un incroyable portraitiste. Merci beaucoup pour ce très bel article, et ces magnifiques clichés d’un artiste profond que l’on méconnaîtra de son vivant et dont on fera une icône une fois mort .. Belle journée Tatoune 🙂

    • Oui, et encore j’en rapporte qu’une très petite partie par rapport à l’exposition présentée. Un travail très intéressant…

  3. ça c’est le genre d’expo qui me plait et que j’irais voir sans hésiter ce qu’il a fait est magnifique. Bisous

  4. C est une exposition que je visiterais avec plaisir si je n habitais pas si loin car j aime beaucoup New York.
    Bon après midi

    • Peu connu, Peter Hugar n’a pas eu la reconnaissance d’autres photographes de l’époque. Mais, ses clichés sont très intéressants.

Un petit mot ...

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.