Alphons Mucha – Musée du Luxembourg

C’est la première exposition consacrée à Alphons Mucha à Paris depuis la rétrospective au Grand-Palais en 1980 que je n’avais pas vu. J’ai rencontré l’univers de Mucha lors de notre voyage à Prague en visitant son musée.

En France, la période de début du siècle est celle qui est la plus connue, l’époque flamboyante de l’art nouveau et de la Belle-époque lors de son séjour à Paris: On connaît tous les affiches, les boites de petit lu, les affiches Moët et Chandon mais la seconde moitié artiste politique (franc-Maçon) ou nationaliste Néanmoins, Mucha est aussi un peintre reconnu pour son engagement à définir l’âme de son pays et à en célébrer sa spécificité et son unité.

Comme toujours au Musée du Luxembourg, l’exposition montre dans les cinq salles disponibles l’ensemble du talent d’Alphonse Mucha : graphiste, illustrateur, affichiste, décorateur et peintre engagé. La scénographie a choisi de présenter ses œuvres sur des murs sombres pour redonner gravité et sobriété à l’ensemble. Peu de place donc et beaucoup de monde, dans un espace restreint pour une exposition très complète !

Autoportrait – 1889 –
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Alphons Mucha est né à Prague en 1860. Après avoir séjourné à Munich, il arrive à Paris à 17 ans. Il se fait reconnaître comme illustrateur. Du coup, lorsque Sarah Bernard souhaite une nouvelle affiche pour son spectacle  la nuit de Noël 1884, Mucha est dépêché sur place en urgence. Enthousiasmée par sa réalisation, elle lui signe un contrat d’une durée de 6 ans. Ces affiches qui inondent Paris vont avoir un succès fou à tel point qu’on les découpe pour en garder des morceaux.  D’illustrateur, Mucha crée un style !

Lorenzaccio – 1896 –


Médée – 1898 –


Avis sur l'exposition Alphons Mucha au Musée du Luxembourg à Paris
Ensemble de flacons dans un coffret pour le lancement du parfum « Rondo » – 1896 –

A partir de 1896, Mucha intègre des éléments de son pays d’origine sous forme de robes, de fleurs et autres motifs inspirés de l’art et de l’artisanat morave. Les halos rappellent les icônes byzantines tandis que les courbes et les dessins géométriques évoquent le décor des églises baroques tchèques. Cartel de l’exposition. 

Dessins pour un épouvantail avec motifs de pavot et de lierre – 1889 –
Georges Dreyfus d’après le dessin d’Alphons Mucha l’automne – 1897 –
Boîte décorée d’une tête de jeune fille -1900 –
Étude pour le menu du restaurant du Pavillon Bosniaque à l’Exposition Universelle à Paris en 1900.

En 1900, sa renommée est à son apogée. A l’exposition universelle de Paris, Mucha se voit confier la décoration du pavillon de Bosnie-Herzégovine annexée par l’Autriche.
La même année, le tzar Nicolas 1er de Russie est en visite officielle à Paris. Après l’exposition, le tsar le nomme membre de l’ordre de Frederick Nicolas 1er. Il se trouve alors en porte à faux entre la commande de l’Autriche et ses fondements de l’âme slave.

Proche de Kupka, Mucha ne va pas bifurquer vers l’abstraction. Par contre, il va adhérer aux théories de l’occultisme et de l’obscurantisme mystique de l’époque. Il se rend plusieurs fois aux États-Unis notamment pour récolter des fonds afin de financer un projet qui deviendra L’épopée slave. Il participera à la rénovation de la bijouterie de Fouquet et la confection de bijoux.

Georges Fouquet d’après un dessin d’Alphons Mucha

En octobre 1918, c’est la naissance de La Tchécoslovaquie. Mucha contribue à son niveau à la naissance de cette nouvelle nation.

Diplôme de membre de franc-Maçonnerie Tchécoslovaque – 1925 –
Photographie du modèle qui a servi à l’élaboration du diplôme.
Le printemps réveille la terre -1933-

Mucha entre dans une période mystique. En croyant que des forces supérieures guident la vie, Mucha entre au Grand Orient de France en 1898 et pense que son art peut contribuer au progrès de l’humanité.

Étude pour la cinquième page d’illustration du Pater – 1899 –

A travers ce travail sur le Pater, Mucha adresse aux générations futures un message sur les progrès de l’humanité.

Après avoir retrouvé sa terre natale, Mucha s’attèle au projet « L’épopée slave », manifeste qui appelle à l’unité des populations slaves et l’illustre par vingt tableaux qui selon lui ont marqué l’histoire de ses différentes populations d’un point de vue politique, religieux, philosophique ou culturel.

Vitrail de la cathédrale Saint Guy – 1931-

En mars 1939, son pays est envahi par l’Allemagne perd son indépendance acquise pendant tout juste vingt ans. Arrêté par la Gestapo dans les premiers, il décédera d’une pneumonie en juillet 1939.

La lumière de l’espérance – 1933 –
Alphons Mucha –


Questions pratiques :

Du mercredi 12 septembre 2018 au dimanche 27 janvier 2019

Musée du Luxembourg
Conservateurs : Tomoko Sato, conservateur de la Fondation Mucha, Prague

10 commentaires

    • Ravie d’avoir partagé le plaisir de ma découverte car envie que mes posts permettent à ceux qui ne peuvent pas visiter puissent avoir du plaisir à leurs lectures ! Merci bp !

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