Sabine Weis – Pompidou

En arpentant les rues pour rencontrer les passants et capter des moments simples, Sabine Weiss, née en 1924, poursuit l’ambition de toute sa vie : nous présenter des photographies où l’homme est au cœur de ses préoccupations, au même titre qu’un Willy Ronis ou un Robert Doisneau. Mais, elle est la dernière représentante vivante de ce courant.

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Sabine Weiss au début de sa carrière

Sabine Weiss publie son premier reportage à 21 ans en 1945 et monte à Paris en 1946 où devient l’assistante d’un confrère. A cette période, elle partage, comme elle le fera tout le temps, son activité entre photographies indépendantes et commandes (magazine Vogue-Agence Rapho). Elle a une certaine notoriété avec l’exposition à l’Art Institut de Chicago.

Pour les commissaires d’exposition, la rue est actuellement le lieu de confrontation entre les urbains, les réfugiés, les laissés-pour-compte du système économique. C’est devenu le lieu de la mise en scène des drames de la vie quotidienne.

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Marchande de frites-1946

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L’exposition intitulée « Les villes, la rue, l’autre » du Centre Pompidou du 20 juin au 15 octobre 2018 rend compte de son activité autour de la période de 1945 à 1960 et confronte son regard de la rue avec quatre autres photographes contemporains qui démontrent par leurs clichés que le mouvement humaniste est toujours actif:

  • Victoria Binschtok née en Russie en 1972

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« De nombreux artistes travaillent avec Google Street View, et nombre d’entre eux se contentent de la capture d’écran. En effet, l’aperçu global du monde donne lieu à de nombreuses images spectaculaires ou absurdes qui ont passionné beaucoup d’artistes. Viktoria Binshtok, elle, fait tout l’inverse. Elle s’intéresse aux endroits les plus banals, ceux qui constituent la majorité de ce qu’on voit de Google Street View. Puis elle se rend sur place, et propose une expérience personnelle du lieu photographié en y capturant un détail qui l’a marquée. Ce projet s’intitule « World of Details » et a été exposé lors de Paris Photo 2013. Courte rencontre avec l’artiste. » OAI 13

  • Paul Graham né en 1956 au Royaume -Uni

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A shimmer of Possibility- 2005

« A Shimmer of Possibility » est un nouveau départ radical, des images assemblées de la vie quotidienne de l’Amérique d’aujourd’hui, un haïku cinématographique où il ne se passe pas grand-chose mais où rien n’est déterminé d’avance. Que faisons-nous, que voyons-nous, ou à quoi pensons-nous quand nous marchons dans la rue ?  » Galerie Les filles du Calvaire – 2008

« Ça fait maintenant un moment que je parcours les États-Unis. Mais, à ce moment-là, j’ai eu envie de quelque chose de plus léger, de plus libre, de prendre des photos de gens dans les moments les plus ordinaires, les plus quotidiens -tondre la pelouse ou attendre le bus, fumer une cigarette ou aller et revenir du supermarché ». Paul Graham

  • Lise Sarfati née en 1958 en Algérie

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Oh man!

« Révélée en 1996 par « Acta Est », suite de paysages urbains déserts et délabrés de l’ex-URSS, célébrée en 2003 pour « The New Life », la balade triste de jeunes Américains perdus entre l’enfance et l’âge adulte, Lise Sarfati expose à Paris sa série « Oh Man » dont l’un des tirages fait l’affiche de Paris Photo (9-12 novembre). « Ideat

 

« J’ai travaillé sur la distance pour créer un rapport ambigu de la relation de l’homme au paysage. Mes photographies sont de grand format et, par leur équilibre, elles permettent à l’observateur une liberté extrême: celle de s’attacher au paysage ou à la figure humaine.  » Lise Sarfati

  • Paola Yacoub née en 1966 au Liban.

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    Les fleurs de Damas 2002

 

« Artiste plasticienne et architecte de formation, Paola Yacoub ausculte les changements subis par le territoire libanais depuis la guerre civile. Au moment où elle réalise Les Fleurs de Damas (2002), la présence du régime syrien au Liban est profondément ancrée et visible. Des hommes, parfois accompagnés d’enfants, vendent des centaines de roses rouges dans le quartier d’Achrafieh, introduisant un ornement inhabituel dans les rues de Beyrouth. Personne ne leur parle ni ne leur achète de fleurs. Pourtant, jour après jour, ils reviennent et s’installent devant les mêmes murs blancs. Simples marchands de roses ou espions à la solde de Damas ? L’expérience de la menace s’inscrit ici entre poésie et terreur. » Art Agenda

Sources:

  • A voie nue – France Culture – La photographie est une amitié. Sabine Weiss

Questions pratiques :

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Sabine Weiss

Sabine Weiss

Les villes, la rue, l’autre

Centre Pompidou – Paris

Du 20 juin au 15 octobre 2018

Commissaire Karolina Ziebinska – Lewandowska

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