Place publique –

Place publique

Réalisatrice ; Agnès Jaoui

Sortie nationale : 18 avril 2018

Séance du 30 avril 2018

Les hasards de la programmation de mon cinéma préféré ont fait que ce 30 avril j’ai vu deux films pour sexagénaires. Normal, j’en suis une ! Même si on est « Golden Age », comme sait le dire l’Oréal (qui nous aime tant), heureusement qu’on s’ouvre à d’autres préoccupations …

Entre « Largués »  vu le matin et « Place publique » vu l’après-midi, une journée spéciale !

Un film co-écrit par Jaoui et Bacri, c’est l’assurance d’un bon moment : on y court tellement on est sûr qu’on va s’y sentir bien ! De l’ironie, de l’humour grinçant, une peinture sociale qui touche là où on sait le ridicule et de la démesure, enrobée d’une certaine bienveillance !  Ça c’était avant « Place publique »…

Présentateur d’émission où l’invité doit se dénuder pour faire le buzz, Castro (Bacri bien sûr) goûte avec cynisme sa célébrité.  Il retrouve sa tribu lors de la crémaillère de sa productrice qui a lieu dans un superbe château. Durant cette nuit de fête, on va assister à la mort médiatique de ce « loup » mais aussi à sa renaissance, à cause et grâce aux réseaux sociaux!

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Comme d’habitude, une foule de personnage se frotte au cynisme de Castro : Son ex-femme Hélène (Agnès Jaoui) toujours aussi fleur bleue, convertie au soutien pour migrants.  Sa sœur Nathalie, Léa Drucker, productrice de l’émission, l’hôtesse de la soirée, chargée d’annoncer à Castro sa fin médiatique probable. Leur fille, Nina Meurisse, mal à l’aise dans sa vie et plus encore avec son passé. Complète l’ensemble et dans le désordre, le nouveau mec d’Hélène et son amour de jeunesse, la nouvelle femme de Castro, sans oublier le nouveau mec de Nathalie, etc… Seul le chauffeur Manu, Kévin Azaïs, traverse le film avec  prestance.

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Car, tout est trop stéréotypé : le voisin qui fait du bio ; l’autre voisin qui ne supporte pas le bruit; le petit ami, serbe, en version aimable mais prêt à dégainer ses penchants douteux; le mec d’Hélène qui lui chante « La tendresse » au Karaoké (si le mien fait ça, je cours me cacher !); Nathalie, qui au fur et à mesure que la nuit avance, perd son flegme de bourgeoise polie pour friser la crise de nerfs… Les personnages trop caricaturaux manquent de  consistance : on aimerait dire à Bacri d’arrêter de faire du « Bacri », parce qu’il a tout à fait raison de ne plus se supporter! Dire à Hélène que son histoire d’Afghane et sa pétition on y croit pas! Dire à Nathalie qu’elle copie bien la productrice-télé, mais qu’elle est capable de beaucoup mieux. Dire à ces vieux beaux qui cherchent désespérément la jeunesse qu’ils ont raison, mais qu’un personnage féminin aurait pu à l’inverse « se payer un jeune ». Leur dire,  en conclusion, qu’un peu d’imagination aurait pu sauver le film…

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Nos sexagénaires sont restés sur leur planète et n’ont pas vu que le monde change : Oui, la vie privée est étalée sur la place publique mais comme le dit le chauffeur, je crois, c’est qu’on en a donné l’autorisation!

Préoccupés à reproduire les mêmes comiques de mots et de situation sans chercher à inventer autre chose, ils deviennent tristes et mornes et ne nous font plus  rire du tout. Dommage !

 

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9 commentaires

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