La règle du jeu – Comédie française

vagabondageautourdesoi-regle-wordpress-12.jpgDu 20 octobre 2017 au 8 janvier 2018- Salle Richelieu

 

 

Jean Renoir clôt sa phase pro Front Populaire et naturaliste avec « La bête humaine ». Il décide de changer complétement de style et crée « La règle du jeu » en 1939. Il parle d’un « drame gai » montrant de façon humaniste la complexité humaine.

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Cœurs sensibles, cœurs fidèles,
Qui blâmez l’amour léger,
Cessez vos plaintes cruelles :
Est-ce un crime de changer ?
Si l’Amour porte des ailes,
N’est-ce pas pour voltiger ?
N’est-ce pas pour voltiger ?
N’est-ce pas pour voltiger ?

Mariage de Figaro- Beaumarchais- Poème qui inaugure le film.

Le film des films selon les professionnels…

Renoir le moraliste y développe son thème de prédilection : le monde est un théâtre, la société un spectacle, et chacun a ses raisons de changer de rôle, d’abuser des règles du jeu. — Nagel Miller- Journaliste –

Mise en scène : Christiane Jatahy

« Je définis des territoires pour en effacer ensuite les limites et les rendre plus floues, plus mouvantes. Acteur et personnage, acteurs et spectateurs, réalité et fiction, chacune de ces frontières est un terrain de jeu et tout se passe dans un équilibre instable, dit-elle. Le théâtre se fait entre deux personnes et non en chacune d’elles, c’est-à-dire en réponse et en réaction l’une à l’autre. »

Mettre en scène un sujet sur la Règle du jeu en ne respectant pas la première règle au théâtre, c’était osé! C’est à dire en commençant le spectacle par la projection de plus de 25 minutes d’un film sur un grand écran qui retracent l’arrivée des convives (les comédiens) dans ce manoir qu’est la maison de Molière où Robert (  ) organise une fête. On assiste aux retrouvailles des uns avec les autres, à la présentation des intrigues qui vont prendre toutes leurs intensités après et aux préparatifs de chacun pour se déguiser et faire la fête.

Une autre règle non respectée : Celle qu’à la Comédie Française, on est un spectateur sérieux. Alors lorsque les comédiens entonnent « Paroles, Paroles » difficile de ne pas taper des mains. Pourtant personne ne le fait tant les lieux imposent à chacun un code de savoir vivre pesant. Il n’y a pas eu que « Paroles, Paroles », et, ce soir là, les pieds ont rythmé, les bouches ont murmuré mais les mains n’ont pas bougé!

Faire partie de la fête lorsqu’on est spectateur, pas facile non plus. Et, pourtant, les comédiens jouent dans la salle, s’y installent, s’interpellent. Ils prennent à partie les spectateurs du premier rang, leur servent des petits fours, etc…Et, même Serge Bagdassarian interpellera un spectateur qui jouait avec son portable!

La caméra, toujours présente,  reste sur scène et certains comédiens la règlent pour montrer sur deux panneaux les intrigues qui se jouent dans les coulisses. Il y a même un drone qui filme l’hôte entrain de pleurer. La scène de la fin est filmée sur la place devant la Comédie Française, ce qui met à distance le tour de passe passe de notre hôte.

Ces mélanges des genres sont parfaitement réussis ! Du côté comédiens, rien à dire, bien sur! Sinon que les prestations de Elsa Lepoivre en Genneviève et Serge Bagdassarian en Dick sont époustouflantes. Un public très jeune aussi ! Une belle soirée!

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Jérome Pouly et Suliane Brahim
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Elsa Lepoivre et Jérémy Lopez
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L’arrivée des convives

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« Paroles, Paroles »

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